Purple haze
Billet
Ce que je ferais si j’étais riche, très riche? Je serais candidat à un voyage dans l’espace, pour aller très haut et très loin, dans un lointain où je ne pèserais rien.
Là-haut, là-bas, dans ma capsule je contemplerais l’univers derrière mon hublot baba et bouche bée, et j’éprouverais enfin ce que j’ai toujours rêvé d’éprouver: l’étonnement de ma carpe koï dans son aquarium, une stupeur de matin du monde, quand tout est neuf, ou très ancien, c’est pareil, tout émerveillement est reconnaissance. Vous le voyez comment, vous, l’univers?
Je le vois, moi, très coloré. J’imagine des explosions de rose et de mauve, des phosphorescences diamantines, des pluies de bonbons acides, des flamboiements et des auréoles, des coulées et des halos, tout le toutim psyché hérité d’une génération saturée de yellow sunshine et de purple haze, on peut ouvrir une parenthèse ici pour relever la détermination culturelle de nos fantasmes, pour un jeune sans doute le cosmos a les couleurs d’Ibiza sous eksta.
Je fantasmais quant à moi une scénographie genre LSD, Lucy in the Sky with Diamonds, et j’escomptais que dans l’espace je pourrais voir, dans une fulgurance de l’intellect en apesanteur, la chaîne entière de mes déterminations et de mes câblages existentiels, je me disais qu’en regardant bien je verrais dieu en personne.
Ainsi planais-je, jusqu’au jour récent où je lus le récit de William Shatner, l’ancien acteur de Star Trek, qui a fait le voyage à bord d’une capsule Blue Origin de Jeff Bezos. Qu’a-t-il vu, Shatner, quand il a collé son nez au hublot, baba et bouche bée? Rien! Ni dieu ni câble. Il a vu l’infini, qui ne ressemble à rien. «Tout ce que j’avais imaginé était faux» dit-il. Penché sur l’espace, William Shatner voit un «vide froid», et un noir plus que noir: «C’était différent du noir que vous pouvez percevoir dans notre monde habituel. C’était profond, enveloppant et englobant», expliquet-il, tout à l’opposé de notre bonne Terre – «Je me suis tourné vers les lueurs de notre planète. C’était la vie. La Terre Mère. Et je la quittais». Il la quittait pour le froid et le silence, le néant en somme, et Shatner de dire ces mots terribles: «Je n’ai vu que la mort».
Il escomptait le contraire, plus de vie. Que le spectacle de la Terre depuis l’espace lui offrirait un surcroît d’existence, une «catharsis ultime» au constat d’une connexion entre tous les êtres vivants. En réalité il s’est senti seul, très seul. «Ce fut l’un des sentiments de deuil les plus forts que j’aie jamais éprouvés. Le contraste entre le froid dangereux de l’espace et le cocon chaleureux de la Terre m’a empli d’une tristesse écrasante».
«Mon voyage dans l’espace était censé être une célébration, au lieu de cela c’était un enterrement» a conclu William Shatner, et c’est là que je me suis dit que je n’irais pas – à quoi bon l’infini si l’on n’y voit rien, le néant s’il fait noir. Et puis, quitter la Terre pour être enterré, c’est paradoxal, et vu le prix du voyage ça fait cher le paradoxe.
gcarre.carre@gmail.com
abzudrucken. Die angeklagten libertären Buchhändler gewannen jedoch den Prozess.
Bibliothekarkarriere
Spätestens ab dem Bibliothekstag des 12. November 1931 war Frieden Mitglied des Diözesanausschusses des katholischen Volksvereins zum Bibliothekswesen und war zuständig für die Koordination der flächendeckend verteilten über 100 katholischen Volksbibliotheken. Ebenso war seine fachliche Expertise ab 1936 in der nationalen Commission nationale de coopération internationale (CNCI) des UNESCOVorgängers, dem Institut international de coopération intellectuelle (IICI) in Paris, gefragt, sowie ab 1938 in der Commission ayant pour mission de rechercher les publications tombant sous l'application de la loi interdisant l'entrée au Luxembourg de publications étrangères obscènes. Letztere wurde bereits 1939 von Batty Weber spöttisch als „Obszönitätskommission“betitelt und mitsamt den von ihr generierten Erlassen per Arrêté des 19. September 1975 aufgehoben. Eine Presseauswertung aus dieser Zeit offenbart: Jeder Luxemburger wusste das Einfuhrverbot über Jahrzehnte zu umgehen, indem erotische Zeitschriften privat im nahen Ausland (Trier, Longwy, Arlon, etc.) erworben wurden.
Da es im Großherzogtum keine gesetzliche Pflichtabgabe für Bücher gab (dépôt légal) und vermutlich infolge der Weltwirtschaftskrise und den budgetären Folgen für die Nationalbibliothek, bat Frieden 1932 per Pressemitteilung um kostenlose Belegexemplare von „Nationalliteratur“. Er sorgte dafür, dass bei der 1937er nationalen Bücherwoche die Nationalbibliothek als einzige Vertreterin ihrer Bibliothekszunft mit dabei war. Der damals 76jährige nationale Literaturpapst Batty Weber dankte in seiner Rede „ganz besonnesch dem Här Staatsbibliothekar Frieden, den de retrospektiven Deel vun onser Ausstellung zu engem wirkleche Bijou gemaat huet.“(LW, 7. Januar 1937).
„Staatsbibliothekar“Pierre Friedens wohl stolzester Moment in seiner Karriere muss der 5. März 1936 gewesen sein, als Großherzogin Charlotte und Prinz Felix der Nationalbibliothek einen offiziellen Besuch abstatteten. So konnte Frieden „die neugeschaffene Abteilung des „Fonds national“, in der die gesamte luxemburgische Literatur von den Anfängen luxemburgischer Druckerei bis auf die neuesten Werke zusammengestellt wird“, vorstellen (OMZ, 7. März 1936). Zur Unabhängigkeitsfeier 1939 plante Frieden „une bibliographie systématique et complète de notre littérature nationale“(Catalogue général / BnL ; 04), die erst 1990 als retrospektive „Bibliographie luxembourgeoise 1939“erscheinen sollte.
Nach dem Streik des 31. August 1941 gehörte Frieden zu den etwa 1 800 Luxemburgern, die ihre Mitgliedskarte der Volksdeutschen Bewegung (VdB) zurückgesandt hatten, was bedeutete, dass er seine Arbeitsplatzgarantie aufkündigte (ANLux, MEN 1013, Personalakte „Peter Frieden“). Am 4. September 1941 folgte prompt die Verhaftung. Dadurch dass er, so Friedens persönliche Überzeugung, im Verhör unnachgiebig blieb, was er in seinen autobiographisch geprägten Aufzeichnungen Fritz Endres thematisierte (1945, S. 24ff), landete er schließlich im Konzentrationslager Hinzert (in deutschen Akten verniedlicht „Erziehungslager“genannt). Einer Akte des Bundesarchivs Berlin (R4901/13703, Blatt 28, S. [1], 06.11.1942, Landrat [Rudolf] Hilgers an Ministerialrat Dr. [Rudolf] Kummer [* 1896-† 1987]) zufolge wurde Frieden laut dem Leiter der Geheimen Staats