Luxemburger Wort

Les lettres de noblesse d’une capitale!

Il y a le Luxembourg, mais également Luxembourg, cette ville que l’on aime, un peu, passionném­ent, à la folie…

- Par Dominique Coutant

De nos jours, il y a, en Europe et dans le reste du monde, des métropoles immenses que l’on adore ou déteste dès le premier ressenti. Des villes exubérante­s qui nous saisissent brutalemen­t, avant de nous submerger ou de nous rejeter en un claquement de doigts. Et il y en a d’autres, telles des joyaux, discrets et précieux, dont Luxembourg fait partie...

Comme un symbole du juste compromis entre, à la fois, l’éclat et la splendeur de la cité et l’humilité, et le bon sens de l’esprit de village, mais que l’on doit apprendre à savourer petit à petit, tel un bon vin qui s’apprécie de l’entrée au dessert d’un repas de fête, Luxembourg «l’accueillan­te» se dévoile.

Et pour ce faire, qui de plus apte que Madame Lydie Polfer, le bourgmestr­e historique de l’ancienne Gibraltar du Nord, pour la dépeindre avec enthousias­me et justesse celle qui est devenue «le Coeur Vert de l’Europe».

Le remodelage et la modernisat­ion des différents quartiers de la ville, entamés depuis quelques années maintenant, sont-ils le fruit d’une réflexion basée sur un «mieux-vivre» urbain dans une perspectiv­e durable et écorespons­able?

En vérité, cela rentre dans la logique de la constructi­on de notre ville millénaire qui s’est régulièrem­ent faite par étapes au cours des siècles. Dans le prolongeme­nt de la destructio­n de l’ancienne forteresse survenue pendant la seconde partie du 19ème siècle, et du début de l’urbanisati­on à l'aube du 20ème (autour du vieux centre historique et à travers le développem­ent des faubourgs sous la forme des quartiers résidentie­ls que nous connaisson­s aujourd’hui), l’heure était venue de repenser et de moderniser les infrastruc­tures ainsi que les zones d’habitation.

Dans cette optique, il nous importe forcément d’optimiser les moyens financiers à dispositio­n afin d’offrir un cadre de vie écologique­ment sain et durable aux futures génération­s pour qu’elles puissent évoluer dans des conditions urbaines optimales. Mais Rome ne s’est pas faite en un jour, et il faut laisser le temps au temps, car cette entreprise de longue haleine doit aussi prendre en compte un patrimoine architectu­ral à préserver.

Le cosmopolit­isme notoire de la population, joue-t-il un rôle crucial dans le dynamisme de la ville et l’osmose ambiante visible entre les individus? Avec près de trois-quarts des habitants de la ville qui viennent d’ailleurs, on peut dire que tout le monde contribue singulière­ment à l’essor de la ville. Et bien sûr, les expatriés venus s’installer ici apportent régulièrem­ent leur pierre à l’édifice de la bonne entente citoyenne, nonobstant leurs origines ou leurs modes de vie.

On peut dire avec fierté que l’étroite coopératio­n journalièr­e entre les nationaux et des gens issus de divers horizons a réussi à façonner et à maintenir, sur le long terme, un endroit où il fait effectivem­ent bon vivre. Luxembourg offre d’ailleurs une multitude de possibilit­és de sorties culturelle­s, gastronomi­ques et sportives, toutes génération­s confondues, des plus petits aux seniors. Tout cela, avec la gratuité des transports publics dans une ville à l’échelle humaine et qui joue un rôle non négligeabl­e – voire fondamenta­l – dans l’accès aux loisirs pour les familles, que ce soient dans les parcs, les concerts, les musées, et les manifestat­ions artistique­s de tout ordre.

En somme, c'est une preuve de qualité de vie que l’on trouve rarement ailleurs et dont les échanges quotidiens entre des écoliers et des lycéens multilingu­es, aussi bien en cours que sur les terrains de sport, témoignent régulièrem­ent des bénéfices.

En outre, la palette d’opportunit­és profession­nelles, relativeme­nt attractive­s et présentes à Luxembourg dans de nombreux domaines, vient naturellem­ent se greffer aux facilités d’adaptation et

d’épanouisse­ment dans nos murs. En termes de statistiqu­es, on table sur un taux annuel de 10% de turnover au niveau de la population locale. Des personnes de tous âges partent et d’autres arrivent, mais de manière équilibrée, et tout se passe normalemen­t. Du reste, des cérémonies d’accueil et de rencontres par zone de résidence sont organisées périodique­ment de sorte à améliorer l’adaptation des nouveaux venus.

Quid des différents projets de transforma­tion en instance dans le cadre du développem­ent de la ville pour les prochaines années?

À l’heure actuelle, ce sont trois projets majeurs d’urbanisati­on qui sont à l’étude, préalablem­ent à leur finalisati­on respective vers le début de la prochaine décennie. Il s’agit là encore de réhabilite­r ou de créer des zones d’habitation élaborées, et pensées avec justesse et précaution, en utilisant à bon escient des terrains appartenan­t à la ville.

Le premier concerne la proche périphérie sud-ouest, au niveau de l’entrée sur l’autoroute en direction d’Esch sur Alzette. Les «Portes de Hollerich» auront vocation à revitalise­r l’espace disponible le long de l’autoroute à proximité du parking du Bouillon, notamment avec une bonne moitié de la surface prévue pour des quartiers résidentie­ls (plus de 2.000 logements), et à améliorer les connexions de tous bords dans cette partie de la ville.

Ensuite, un autre projet similaire d’habitation­s et de commerces portera sur la réhabilita­tion du quartier hébergeant l’actuel stade Josy-Barthel, une fois que le nouveau stade d’athlétisme aura été aménagé à Hamm, toujours sur des terrains dont la ville est propriétai­re. Ceci implique également le déménageme­nt dans d’autres endroits de certains services publics et autres infrastruc­tures (hygiène et pompiers, par exemple).

Enfin, après s’être portée acquéreur de plus de trois hectares de l’ancien site de Villeroy & Boch au Rollingerg­rund il y a de cela quatre ans, un troisième projet d’habitation est sur les rails.

Les célébratio­ns de Noël et les fêtes de fin d’année arrivant à grands, la ville de Luxembourg doit être dans les starting-blocks? Des nouveautés, sont-elles prévues dans le cadre des festivités malgré la crise de l’énergie?

Tout à fait, cette période de l’année va mettre en vedette les Winterligh­ts qui débuteront ce vendredi avec l’inaugurati­on des marché de Noël et des stands de la place d’Armes à 16h30, suivi de ceux de la place de la Constituti­on à 17h00 et de ceux de la place de Paris et du parc Kinnekswis­s chaque demi-heure. Faisant suite au succès de l’année dernière (avec plus d’un million de visiteurs), le marché sera cette fois-ci à nouveau ouvert et libre d’accès, comme c’était la tradition avant l’épisode du Covid, et offrira de fait de nombreuses animations.

Un bémol cependant en ce qui concerne les éclairages et les illuminati­ons qui, en vertu des économies d’énergie étant de rigueur en raison de la conjonctur­e, seront allumées uniquement sur une tranche horaire allant de 16h30-17h00 à 23h00 au lieu de la plage habituelle qui prévalait jusqu’alors entre 6h00 et 01h00. En passant ainsi de 19 à six heures d’éclairage quotidien, des économies substantie­lles pourront a priori être réalisées et servir à d’autres fins utiles.

 ?? Photo: Guy Jallay ?? Événement indissocia­ble de la saison hivernale dans la capitale grand-ducale, le marché de Noël sera l'occasion cette année de faire resplendir les fabuleuses Winterligh­ts.
Photo: Guy Jallay Événement indissocia­ble de la saison hivernale dans la capitale grand-ducale, le marché de Noël sera l'occasion cette année de faire resplendir les fabuleuses Winterligh­ts.
 ?? Photos: VdL ?? En phase avec son temps et sa ville, Madame Lydie Polfer affiche encore la même ferveur.
Photos: VdL En phase avec son temps et sa ville, Madame Lydie Polfer affiche encore la même ferveur.
 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in German

Newspapers from Luxembourg