Luxemburger Wort

Le Pétangeois Sambou Sarr glisse des conseils à son frère au Qatar

La Coupe du monde est aussi une histoire de famille et le jeune Sénégalais Pape Matar Sarr est à l'écoute de son grand frère qui évolue en BGL Ligue

- Par Christophe Nadin

Ce n’est pas la trêve pour tout le monde. Sur les pelouses grand-ducales, on prépare la dernière ligne droite avant l’hiver. Sambou Sarr, arrivé de la réserve messine l’été dernier, veut la soigner. «On travaille bien et le podium est accessible», dit-il juste après la session de l’après-midi qui l’a empêché de voir tout le match de son pays, le Sénégal, face aux Pays-Bas.

Le milieu de terrain pétangeois n’a cependant pas raté l’épilogue cruel (0-2). «On a manqué d’expérience. Ça ne pardonne pas dans un match de Coupe du monde. On pouvait revendique­r un point mais une erreur de communicat­ion entre le gardien et sa défense nous coûte cher. Non, Edouard Mendy n’est pas dans la meilleure forme de sa carrière, mais il va se reprendre. C’est un grand gardien. Par contre, on a perdu Abdou Diallo et Cheikhou Kouyaté sur blessure.»

«Je lui ai dit de rester calme»

Le malheur des uns peut faire le bonheur des autres. Sambou Sarr ne le crie pas trop fort, mais il rêve de voir Pape Matar, son jeune frère, entrer en ligne de compte pour la suite du tournoi. A 20 ans, le diamant taillé au FC Metz a encore le temps de s’affûter. Mais la polyvalenc­e du jeune homme pourrait le propulser sur le devant de la scène plus tôt que prévu. A la récupérati­on, à la constructi­on sur un côté ou même carrément devant, celui qui a rejoint Tottenham en début de saison peut presque tout faire.

«Je l’ai appelé. Je lui ai dit de rester calme et concentré. La compétitio­n est encore longue. J’ai confiance en lui. Je sais que s’il rentre, il fera son boulot.» Le Sénégal va devoir distancer le Qatar ce vendredi pour s’offrir une balle de match face à l’Equateur lors du dernier match du Groupe A.

Les choses sont allées très vite pour Pape Matar. «Il est arrivé au FC Metz lors de l’été 2020. Son acclimatat­ion n’a pas été facile, mais il a pu compter sur son pote Ousmane Ba et sur la grande famille sénégalais­e du FC Metz. Il a d’abord joué avec les U19 puis avec la réserve», se souvient son grand frère qui le rejoindra en bord de Moselle un an plus tard.

Pape Matar gratte d’abord quelques minutes avec les Grenats en première partie de saison avant d’éclater à partir de janvier 2021 avec notamment des buts face à Brest puis Montpellie­r. La carrière de cette pépite de Génération Foot, le club satellite messin au Sénégal, est lancée et plusieurs clubs de premier plan se positionne­nt rapidement. C’est Tottenham qui empochera la mise lors de l’été dernier.

En salle d’attente à Tottenham

A Londres, le jeune Sénégalais se frotte à la rudesse du football anglais. «Il a demandé à l’entraîneur de redescendr­e en U21 pour cumuler du temps de jeu», reconnaît Sarr, très fier de voir son benjamin briller. «Pour moi, c’était le bon moment pour quitter le FC Metz. Aucun regret. Je lui donne des conseils chaque jour. On ne se quitte plus depuis 2015. Même si deux ans nous séparent, il nous est arrivé de jouer ensemble en cadets et en juniors.»

Deux autres grands frères veillent sur le surdoué de la famille. «Eux ne jouent pas au football mais notre papa est entraîneur. Il a fait tant de sacrifices pour que l’on réussisse. Il fut une influence majeure dans les choix de Pape Matar. Il est si fier de lui.»

Sidath, le papa, est un ancien gardien de but. Il a coaché les portiers de la sélection et plusieurs équipes au pays. Il jettera un oeil avisé sur la prochaine compositio­n d’équipe d’Aliou Cissé. L’heure de Pape Matar n’est peut-être pas encore arrivée, mais le Sénégal a manqué d’un brin de folie dans l’entrejeu. Et l’absence de la superstar Sadio Mané n’arrange pas les choses. «Je suis confiant. Il va recevoir sa chance. Il compte déjà une demi-douzaine de titularisa­tions. Il a souvent fait de bons matchs. En six ou en dix. Là où il manque justement cette créativité. Lui peut l’apporter», ponctue le grand frère protecteur.

Titulaire pour la première fois en mars 2021 face au Congo, le jeune Lion doit faire preuve de patience pour faire son trou au coeur d’un environnem­ent concurrent­iel. Pape Gueye (Marseille) et Nampalys Mendy (Leicester) sont de sacrés clients dans le coeur du réacteur sénégalais. Et avec Ismaïla Sarr (Watford) et Krépin Diatta (Monaco) sur les ailes, ça va à cent à l’heure. Des arguments qui n’effraient pas le jeune Pape Matar qui guettera l’ouverture ces prochains jours.

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Photo: Stéphane Guillaume Sambou Sarr a le regard tourné vers le Qatar où se trouve son petit frère Pape Matar qu’il espère voir en action aujourd'hui.
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Photo: AFP Pape Matar Sarr est resté en salle d’attente lors de la défaite cruelle du Sénégal face aux Pays-Bas. Son heure va-t-elle arriver?

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