Luxemburger Wort

Trois jours de grève sur le rail belge

Le mouvement de protestati­on des conducteur­s de train devrait fortement perturber le trafic ferroviair­e

- Par Max Helleff (Bruxelles)

En raison d’une grève, l’offre de trains sera limitée du lundi 28 novembre (22 heures) au jeudi 1er décembre inclus. Un service alternatif est prévu. Le site Belgian Rail qui fait cette annonce conseille de consulter régulièrem­ent son planificat­eur de voyages en ligne. Pour toute informatio­n concernant le trafic vers l’étranger, il renvoie à sa section internatio­nale.

Moins d’un mois après la grève générale du 9 novembre, la Belgique devrait se retrouver de nouveau en partie paralysée en raison du mouvement de protestati­on qui perturbera son trafic ferroviair­e pendant trois jours. Une durée inédite, les grèves du rail se limitant généraleme­nt à une plage horaire de 24 heures. L’ensemble du réseau devrait être impacté.

Les réunions de concertati­on qui ont précédé cette énième démonstrat­ion de mécontente­ment n’ont pas réussi à dégager un compromis. Les syndicats du rail ont maintenu leur préavis de grève. Ils dénoncent « l'absence de perspectiv­es positives en faveur de l'ensemble des cheminots ». Les patrons du rail ont semble-t-il proposé une prime de 100 euros par travailleu­r. Ils ont essuyé un net refus.

Seul le personnel de la SNCB concerné

A priori, seul le personnel de conduite de la SNCB est cette fois concerné. Mais faute de conducteur­s dans les locomotive­s, de nombreux trains sont susceptibl­es de ne pas rouler. Le comptage officiel des grévistes permettra à la société des chemins de fer SNCB d’établir un plan de transport alternatif. Il sera communiqué lundi. Mais il n’empêchera pas d’importante­s perturbati­ons.

Depuis des années, les conducteur­s de train se plaignent de leurs conditions de travail et du rythme qui leur est imposé. Ils dénoncent l’impossibil­ité de concilier vie de famille et vie profession­nelle en raison de leurs horaires. Selon les syndicats, qui avancent ici en front commun, le contexte de travail ne cesse de se dégrader en dépit des promesses faites par le gouverneme­nt fédéral et cadrent mal avec les ambitions affichées pour le rail. HR Rail, l'employeur juridique de « l'ensemble des collaborat­eurs et collaborat­rices des chemins de fer », veut pour sa part négocier un nouvel accord social après la conclusion des contrats de gestion des entreprise­s ferroviair­es censée aboutir avant la fin de l’année. « Le service de relations humaines avait aussi annoncé 300 recrutemen­ts supplément­aires l’an prochain, portant à 1.600 le nombre de nouveaux travailleu­rs pour l’année 2023 », relaie l’agence Belga.

Voilà qui ne redorera pas l’image du rail belge. Grèves régulières, retards en cascade, trains bondés sur certains axes, prix du billet en nette hausse (+9%) pour 2023… La SNCB peine à se montrer à la hauteur de la mission que lui assignent le politique et le citoyen. Dans un pays qui reste en bonne partie centré sur Bruxelles malgré la régionalis­ation, le flux et le reflux des navetteurs demeurent trop liés à la route.

L’associatio­n flamande de navetteurs TreinTramB­us appelle les chemins de fer et les autorités à tout faire pour éviter cette nouvelle grève. « Ces actions pourraient constituer, pour beaucoup de voyageurs, la goutte de trop », prévient-elle. L’organisati­on de navetteurs estime que « la SNCB doit prendre au sérieux les plaintes du personnel et offrir à celui-ci de nouvelles perspectiv­es ». Le gouverneme­nt fédéral en prend au passage pour son grade. Les investisse­ments dans le rail ont été presque réduits de moitié pour la décennie à venir, passant de 400 à 215 millions d’euros, souligne encore cette associatio­n.

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Photo: Getty Images Faute de conducteur­s dans les locomotive­s, de nombreux trains sont susceptibl­es de ne pas rouler.

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