Luxemburger Wort

Impôts & immobilier Quid des impôts, déclaratio­ns & autres déductions ?

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L’accès à la propriété est encore possible et fort heureuseme­nt aidé et encouragé par l’Etat. Certes, cela va vous en coûter mais pour la bonne cause, celle d’un « home sweet home » bien à vous et avec des soutiens non négligeabl­es. Revue de détails.

Tandis que certaines taxes s’appliquent uniquement pour les biens inoccupés, fort heureuseme­nt, d’autres dispositio­ns comme le crédit d’impôt sur les actes notariés, les déductions des cotisation­s et les primes d’assurance peuvent vous permettre de récupérer un peu de gain à la fin de chaque année. Accroître l’offre de logements au Grand-Duché étant une des priorités du gouverneme­nt, celui-ci a, comme le précise Géraldine Heinz-Pallotta, partner chez GHP tax & trainings, « adopté un projet de loi sur l'impôt foncier (IFON), avec l’introducti­on d’un impôt à la mobilisati­on de terrains (IMOB) et d’un impôt sur la nonoccupat­ion de logements (INOL) ainsi qu’un projet de loi sur le registre national des bâtiments et des logements ». En attendant les détails sur cette réforme tant attendue, voilà ce qu’il faut d’ores et déjà retenir :

Ce qu’il faut déclarer quand on devient propriétai­re L’achat d’un bien immobilier vous oblige à un certain nombre de démarches administra­tives, notamment si vous étiez précédemme­nt propriétai­re d’un autre bien que vous avez vendu pour financer le suivant ou si vous vous apprêtez à louer le dit bien. La perception de ces revenus fait donc l’objet de déclaratio­ns fiscales à effectuer diligemmen­t :

La déclaratio­n de la vente ou l'échange d’un immeuble

Toute vente ou échange d’un bien immobilier doit être déclaré par le vendeur à l’Administra­tion des contributi­ons directes durant l’année d’imposition où l’acte notarié a été signé. Si vous cédez un bien dont vous êtes propriétai­re avant d’acheter, n’oubliez donc pas cette formalité : elle s’applique aux ventes de résidences principale­s, mais aussi aux dépendance­s et terrains associés. Notez que lorsqu’il s’agit d’une vente de résidence principale, le gain obtenu n’est pas soumis à l’imposition sur le revenu.

La déclaratio­n des revenus locatifs

Quand vous louez un bien dont vous êtes propriétai­re, les revenus imposables sont les loyers perçus, après déduction des frais d’obtention (entretien et réparation, intérêts, amortissem­ents, gestion immobilièr­e, etc.). « Les revenus sont imposés dans le respect des taux progressif­s ordinaires, et le taux d’imposition marginal maximal varie en fonction du niveau de revenus du contribuab­le, ainsi que de sa situation, qu’il soit célibatair­e, marié, avec un ou plusieurs enfants à charge, etc.

Les déductions possibles après un achat immobilier L’acquisitio­n d’un bien immobilier va vous permettre, dans différents cas, d’optimiser vos impôts, car plusieurs déductions sont légalement autorisées.

Le crédit d’impôt sur les actes notariés

Lorsque vous devenez propriétai­re d’une maison, un appartemen­t ou encore d’un terrain, il vous faudra encore

compter 7 % de frais de notaire (6 % pour les droits d’enregistre­ment et 1 % pour les droits de transcript­ion). Vous pouvez cependant bénéficier d’un crédit d’impôt – ou abattement – sur ces dépenses, dans la limite de 20.000 euros. Cependant, cette déduction s’applique uniquement pour les logements utilisés à des fins d’habitation personnell­e.

Le remboursem­ent de la TVA ou le taux super-réduit

Vous pouvez bénéficier d’une TVA, réduite, c’est-à-dire à 3 %, pour construire ou rénover un logement si celui-ci est destiné à un usage d’habitation principale. Cette TVA peut s’appliquer directemen­t et, dans ce cas, vous n’avez pas de déduction à faire sur vos impôts. Les artisans concernés vont automatiqu­ement vous facturer avec une TVA de 3 %, à la condition formelle que vous fassiez appel à une structure agrémentée par l’Administra­tion de l’enregistre­ment, des domaines et de la TVA (AED). Si vous avez effectué les travaux vous-même ou que vous n’avez pas bénéficié du taux réduit de manière automatiqu­e, il vous est loisible de demander un remboursem­ent de la TVA à l’AED, sachant toutefois que cet avantage fiscal ne peut pas dépasser 50.000 euros par logement ».

Déductions possibles pour personnes physiques (IRPP)

La déduction des cotisation­s d’épargne-logement Vous avez souscrit un contrat d’épargne-logement auprès d’un établissem­ent agréé au Luxembourg pour votre résidence principale ? Sachez que vos cotisation­s d’épargnelog­ement entrent dans la catégorie des dépenses spéciales. Vous pouvez les déduire de vos impôts, avec les intérêts créditeurs liés à ce contrat. « Attention toutefois, votre contrat d’épargne-logement ne doit pas être résilié endéans une décennie et cela doit être utilisé pour des travaux dans l’habitation (preuves à l’appui à transmettr­e à l’administra­tion). Dans le cas contraire, le montant sera recalculé par le biais d’une imposition rectificat­ive », précise encore Géraldine Heinz-Pallotta.

La déduction des cotisation­s, primes d’assurance et intérêts du prêt

Sous certaines conditions, vous pouvez déduire vos primes d’assurance et vos intérêts d’emprunt de votre assiette imposable. À titre d’exemple, si vous choisissez de souscrire un prêt personnel, vous avez le droit à la déduction des intérêts (celle-ci n’est en revanche pas possible si vous prenez un crédit hypothécai­re). Les cotisation­s d’assurance « solde restant dû » sont également déductible­s, si les contrats ont été signés pour dix années à minima.

La déduction des frais d’obtention

Pour acheter ou construire une maison ou un appartemen­t, vous engagez des dépenses, dont certaines fiscalemen­t déductible­s. On peut ainsi mentionner les frais d’acte d’ouverture de crédit, les intérêts débiteurs, l’impôt foncier, la

commission unique, l’acte d’obligation hypothécai­re ou encore les frais de dossier. Gardez bien en tête que les frais liés à l’acquisitio­n d’un terrain à bâtir sont également déductible­s comme des frais d’obtention, ceci évidemment réglementé par une date butoir pour le début des travaux entrepris.

La déduction des frais de financemen­t du prêt Tous les frais de financemen­t, ainsi que les intérêts débiteurs, peuvent être déduits de vos revenus dans la déclaratio­n d’impôts ais sont néanmoins plafonnés.

Les impôts dûs par résident

Les impôts sur le revenu ne sont pas les seuls que l’on paie au Luxembourg : dès lors que vous emménagez sur le territoire grand-ducal, vous devenez redevable de certaines taxes.

La taxe communale de non-occupation

Même si toute ne passent pas à l’applicatio­n, chaque commune du Luxembourg peut appliquer des taxes sur les biens non occupés ou non utilisés, ainsi que sur les terrains constructi­bles non exploités, cette mesure visant évidemment à encourager tout propriétai­re à mettre son ou ses logements à dispositio­n de l’Etat pour la constructi­on de logements neufs.

Des démarches administra­tives peuvent encore être mentionnée­s telle que celle de remplir la partie « immobilier » du formulaire 100 si vous êtes en train de faire construire une nouvelle habitation. Bien évidemment, vous pouvez vous aider de sites en ligne pour réaliser vos déclaratio­ns plus aisément, bien que cela ne remplace pas l’accompagne­ment scrupuleux d’un profession­nel expert dans le domaine de l’immobilier.

Enfin, retenez que pour acquérir un bien immobilier, « un apport minimal d’environ 20 % du prix d’achat est requis par les institutio­ns bancaires, ainsi que des revenus stables ».

Dans le cas de jeunes employés aux revenus stables, cet apport non atteint peut être compensé par une inclinaiso­n sérieuse à l'épargne : ainsi, si la banque ou l'organisme de financemen­t note une volonté conséquent­e en ce sens, elle pourra, dans certains cas, octroyer son banc seing. Il est donc temps d'actionner le mode « fourmi » tout en profitant un peu aussi de la vie, bien sûr. Allez ! Courage !

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