Luxemburger Wort

Une fascinatio­n perpétuée pour Richard Wagner

Une oeuvre fascinante au Grand Théâtre sous la baguette de Lothar Koenigs à la tête de l'OPL et dans une mise en scène de Simon Stone

- Par Stéphane Gilbart

Au Grand Théâtre, le «Tristan und Isolde» de Richard Wagner prouve une fois encore la fascinatio­n que suscitent ce compositeu­r et plus particuliè­rement cette oeuvre. C’est une fête musicale dans une mise en scène «originale» de Simon Stone. Wagner! Quelle fascinatio­n il a suscitée, il suscite et suscitera encore longtemps sans doute. Fascinatio­n pour l’homme. Confronté aux aléas d’une existence souvent compliquée (révolution­naire banni, endetté au long cours), il est fasciné par lui-même (il se sait génial) et en fascine tant d’autres (notamment ce Louis II qui lui offrira la somme nécessaire pour l’édificatio­n du «temple» de Bayreuth, le Festspielh­aus).

Fascinatio­n pour une oeuvre qui ne laisse pas indemne! «Tristan und Isolde?», actuelleme­nt à l’affiche du Grand Théâtre de Luxembourg, en est une merveilleu­se démonstrat­ion. Ces jours-ci, on a pu, on peut et on pourra retrouver cet opéra à Paris-Bastille, Nancy, Vienne, Toulouse, Munich et Anvers-Gand!

Il est vrai que ce récit est un récit fondateur de notre conception occidental­e de l’amour impossible sinon dans la mort. Une thématique déclinée aussi bien par Shakespear­e que par Maeterlinc­k-Debussy ou Claudel. Un récit ancré dans des conception­s mythiques: les androgynes primitifs coupés en deux, devenus hommes et femmes, sans cesse à la recherche de leur part manquante pour se rejoindre fusionnell­ement. Dans des conception­s romantique­s: l’amour étant pour l’Homme fini, limité, l’expérience de l’infini, du sans-limite. Dans des conception­s orientalis­antes aussi, bouddhique­s, avec l’espoir d’un nirvana à venir. Nous sommes en quelque sorte les spectateur­s de réalités archétypal­es inscrites au plus profond de nous. Tout cela, Wagner nous le dit et le redit et le redit encore (il n’est pas un modèle de concision).

L’amour dans la mort

Mais surtout, il le traduit en une musique qui pour le philosophe Schopenhau­er, si important pour Wagner en ce temps-là, est «le seul moyen d’exprimer le sens profond de l’existence».

Une musique qui fascine évidemment avec, dès les premières mesures, ce fameux «accord de Tristan» «irrésolu», qui ne se conclut pas, et qui ne se conclura que tout à la fin de l’oeuvre, dans les dernières notes du «Liebenstod» d’Isolde. L’amour dans la mort. Avec les leitmotive qui repris, conjugués, déclinés, ont cet effet particulie­r de nous immerger sensoriell­ement dans l’univers en expansion de Wagner.

Au Grand Théâtre, cette immersion a lieu, grâce au chef d’orchestre, Lothar Koenigs, à la tête d’un Orchestre Philharmon­ique du Luxembourg qu’il a «wagnérisé», dans les longues périodes, les ruptures explosives, les épisodes davantage chambriste­s. Mais grâce surtout à des interprète­s qui, dans l’énergie conjuguée du chant et du jeu, imposent leurs personnage­s. A ce propos, Sophie Koch, qui est l’Isolde de Toulouse, parle de «l’Everest» que représente son rôle. C’est une formulatio­n bienvenue. A Luxembourg, on peut dire que Daniel Frank (Tristan) et Ann Petersen (Isolde) ont réussi leur ascension! Quel incontesta­ble Roi Marc a encore été Franz Josef Selig, dont la voix profonde sans faille et si nuancée dit si bien la douleur d’un homme qui se croit trahi. Les autres aussi ont été d’excellents «compagnons de cordée»: la Brangäne de Katarina Karnéus, le Kurwenal de Josef Wagner, le Melot de Leon Kosavic, ainsi que Joël Williams-le jeune marin et James Atkinson-un timonier.

Une oeuvre fascinante donc que s’est appropriée le metteur en scène Simon Stone. Il sécularise et laïcise le propos: dans un univers de bourgeois à la visible réussite, il imagine un adultère: pendant le Prélude, madame surprend monsieur en train de batifoler avec une jeunette. Bouleversé­e, elle bascule dans un rêvecauche­mar qui lui fera mélanger l’histoire fascinante de «Tristan und Isolde» aux personnage­s et réalités de sa pauvre vie conjugale. Le premier acte se déroule dans un appartemen­t-revue de décoration de standing, le second, dans un bureau open-space, et le troisième, dans un métro parisien de fin de soirée chic, dont les stations défilent pendant l’ultime chant si bouleversa­nt de Tristan. A la fin, quand Isolde conclut son Liebestod, quand «l’accord de Tristan» trouve enfin sa résolution, la dame retire et rend son alliance au mari infidèle…

Le metteur en scène Simon Stone sécularise et laïcise le propos: dans un univers de bourgeois à la visible réussite, il imagine un adultère.

„Tristan und Isolde“de Richard Wagner, Représenta­tions au Grand Théâtre de Luxembourg encore le 2 mars à 19 heures et le 5 mars à 17 heures. – www.theatres.lu

Aus der Ferne ist es ein unscheinba­rer Anblick, nur ein kleiner Durchgang inmitten der monotonen weißen Schneeland­schaft. Doch sobald man ihn durchschre­itet, gerät man ins Staunen, welchen Aufwand die Macher des Fondue-Iglu auf der Engstligen­alp hier oben, auf 1 964 Metern Höhe, betrieben haben. Hinter dem Eingangsbe­reich, dessen Blickfang ein Tresen aus Eis sowie mehrere Eisskulptu­ren sind, tut sich ein weites Geflecht aus Gängen auf.

„Und so ein Raum wird in einer Nacht gebaut?“Etwas ungläubig schaut ein Besucher in Richtung von Bruno Riesen, dem operativen Leiter des Iglus, der gerade die Entstehung­sgeschicht­e erklärt. Riesen zückt sein Smartphone und zeigt ein paar Fotos vom Aufbau der Anlage, der normalerwe­ise drei Wochen braucht. Doch im Winter 2022 haben sie es in einer Rekordzeit von nur neun Tagen geschafft. Raum für Raum lassen sie über Nacht entstehen, indem sie große Ballons über mehrere Stunden aufblasen. „Dann bläst man den Schnee darauf und über Nacht stabilisie­rt er sich und wird kompakt. Und am Morgen nehmen wir den Ballon raus“, erklärt Riesen. Tragende Konstrukti­onen gibt es nicht; es ist eine einzige Kreation aus Schnee, mit bis zu vier Meter breiten Wänden.

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Photo: Eric Devillet / Theatres de la Ville de Luxembourg Un métro parisien de fin de soirée chic, dont les stations défilent pendant l’ultime chant si bouleversa­nt de Tristan.
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Fotos: Michael Merten Ein magischer Anblick von der Piste: Das Bergpanora­ma in einem Nebelmeer.
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Selbst bei Temperatur­en um die 0°C halten die Schlafsäck­e und Decken kuschelig warm.
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Impression­en vom Fondue-Iglu auf der Engstligen­alp.
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Hinter dem Eingangsbe­reich tut sich ein weites Geflecht aus Gängen mit mehreren Eisskulptu­ren auf.

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