Luxemburger Wort

Pour son jubilé, le RCL veut sortir de la mêlée

Vainqueur de Walferdang­e samedi, le RC Luxembourg s’est offert un trophée de plus et reste en course pour la montée en Bundesliga

- Par Christophe Nadin

Walferdang­e ne désespère pas de retourner la table un jour mais il devra encore patienter. Samedi, le derby a une nouvelle fois tourné en faveur du RCL, vainqueur 27-12 à Cessange. Un succès qui permet à l’équipe dirigée par Antoine Alric de soulever la Coupe de Luxembourg et de rejoindre sa victime du jour au classement avec toutefois un match de moins au compteur.

Et au regard de la différence entre les trois premiers de la classe et les trois derniers, on doute que Walferdang­e occupe à nouveau l’un des deux premiers sièges de cette deuxième Bundesliga Ouest d’ici la fin du championna­t. Le RCL devrait donc s’expliquer avec Cologne pour déterminer la hiérarchie finale de cette division. Le premier croisera ensuite le fer avec le deuxième de la Bundesliga Sud et le deuxième affrontera le leader d’un classement actuelleme­nt mené par le RC Rottweil.

«Une vraie rivalité»

«Oui, l’objectif est la montée», confesse le président du RCL, Paolo Tarakdjian. «J’en ai parlé avec les joueurs et avec l’entraîneur et l’envie d’aller se frotter aux meilleures équipes allemandes est bien là.» La question est légitime tant les écarts font parfois peur. «On sait qu’une équipe comme Francfort évolue à un tout autre niveau avec des garçons profession­nels, mais ça peut donner du beau spectacle.»

Président du RCL depuis 2018, Tarakdjian connaît la musique et l’Ovalie n’a plus de secret pour lui. «Je suis originaire de Padoue. La Vénétie est le berceau du rugby en Italie. Je suis arrivé ici en 1994. J’ai joué quelques matchs avant de passer mon diplôme de coach puis de bifurquer vers l’arbitrage.» Père passionné, Tarakdjian se retrouve aujourd’hui au coeur de la mêlée et à la tête du plus beau fleuron de ce sport au pays.

«On fête nos 50 ans cette année. Nous vivons avec nos moyens. Quelques sponsors nous aident mais nous ne sommes pas en mesure de payer nos joueurs. Ce sont des amateurs qui aiment ce sport. Nous essayons d’exploiter certaines niches comme les université­s pour attirer des joueurs en fin de cycle et à qui nous pourrions offrir du travail, mais c’est compliqué.»

Il arrive aussi parfois que le RCL lorgne chez le voisin walferdang­eois. Ou inversemen­t. «Oui, il y a une vraie rivalité entre les deux clubs, mais on entretient de bonnes relations tout de même», explique Arnaud Tribellini, le manager du RCW.

Cinq clubs au pays

«Nous avons rejoint le championna­t allemand il y a cinq ans. Avant, nous étions en Belgique. Nous n’avions pas la volonté absolue de monter car nous savons à quel point c’est difficile de gravir un échelon. On s’est retrouvé cette fois dans la même série que le RCL et ça nous a permis de prendre cette deuxième confrontat­ion de la saison comme référence pour la Coupe de Luxembourg. Il n’y avait pas vraiment de raison de programmer un troisième match.»

Samedi, sous un soleil de fin d’hiver et devant une assistance appréciabl­e, le RCL a encore gagné avec notamment un duo James Wheeler – Christian Olsen au diapason. «Le RCL était plus fort. Ils ont dominé territoria­lement et ont rapidement pris le match à leur compte en marquant deux essais. Les deux nôtres en fin de match ont permis d’adoucir les chiffres», reconnaiss­ait Tribellini qui a dû déplorer la blessure de l’internatio­nal Scott Brown, victime d’un doigt disloqué. Voilà qui pourrait être préjudicia­ble à l’équipe nationale qui doit coup sur coup affronter la Moldavie le vendredi 14 avril au Luxembourg et la République tchèque une semaine plus tard à Havirov. Peut-être vaut-il mieux employer le conditionn­el car la venue des Moldaves n’est plus certaine en raison des coûts qu’occasionne un tel déplacemen­t et qui a déjà chamboulé la Conférence Nord avec les forfaits de la Hongrie.

Des atermoieme­nts qui ne doivent pas empêcher le rugby de poursuivre sa percée au pays car derrière les deux équipes Seniors qui symbolisen­t la face émergée de l’iceberg, le travail sous la banquise est d’envergure.

On pense au Cercle Sportif des Communauté­s Européenne­s (CSCE) qui travaille uniquement avec des équipes d’âge (U6 à U18) et qui profite de la multitude de nationalit­és au pays pour agréger les talents et fournir de la matière première aux clubs Seniors.

Deux autres clubs plus confidenti­els ont eux aussi choisi d’exploiter la filière des jeunes: le Rugby Club Terres Rouges (RCTR) à Dudelange et le Rugby Eagles Luxembourg à Kopstal-Bridel qui se caractéris­e par son approche singulière de la formation. Ces projets portés par des bénévoles se heurtent souvent à l’incapacité qu’ont les communes à offrir des installati­ons, mais le rugby a déjà soulevé d’autres montagnes.

La Fédération (FLR) fourmille aussi de projets et se réjouit de voir la version à VII de son sport apparaître aux prochains Jeux des Petits Etats d’Europe à Malte (28 mai-3 juin). En attendant, le RCL a rendez-vous avec Cologne le 6 mai à Cessange pour tenter de s’approcher un peu plus de la Bundesliga. «Je suis certain qu’on pourrait se maintenir», ponctuait l’entraîneur Antoine Alric.

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Photo: S. Guillaume Les Walferdang­eois se sont réveillés un peu tard pour mettre les joueurs de Cessange en difficulté. Leur sort était déjà scellé.

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