Luxemburger Wort

Chaud, show, chocolat!

En tablettes, en bouchées, en poudre, ou en rochers, laissez-vous tenter... Qu'il soit à la liqueur, fourré, en ganache, praliné ou encore fondu en enrobage, le chocolat est sur toutes les lèvres. Découvert au Mexique il y a 4.000 ans déjà, il est récolté

- P a r J e a n E v r a r d - F i s s o t

Ramené en Europe par les Espagnols, c’est la famille royale qui en fera une boisson à la mode, coupée avec du sucre pour la rendre moins amère. Il est devenu synonyme de plaisir et de conviviali­té: on l’offre pour les grandes occasions, mais il est aussi un produit du quotidien dans nos placards; chronique d’une gourmande success story…

De l'or en barres à tous les niveaux

Le chocolat est un vrai business. Avec plus de 50 % des parts en volumes, le géant Ferrero est le leader qui vampirise son industrie à l'échelle mondiale. On parle bien de l’or noir, mais pas de pièces en chocolat… Il s’agit d’un marché de plus de 100 milliards de dollars! Des chiffres hallucinan­ts et un produit qui connaît un cours, comme n’importe quelle richesse ou monnaie d’échange.

Pour une industrie pérenne qui prévoit jusqu’à 4 % de croissance par an minimum, la clé est le durable et le bio avec des labels Fairtrade et une meilleure traçabilit­é des origines. D’ailleurs, si les Suisses sont les plus gros consommate­urs de chocolat avec près de 9 kg par an et par personne, ce sont les Belges qui se targuent d’avoir les meilleures sélections de fèves de cacao.

Mais l’augmentati­on du nombre de consommate­urs asiatiques fait flamber les prix et fait craindre des pénuries. Les maniaques du chocolat sont partout!

Un véritable art de vivre et de manger

Le peintre Salvador Dali assumait jusqu’au bout de ses moustaches: «J’adore le chocolat Lanvin!»; et cela dans toutes ses couleurs: noir avec plus de 26 % de cacao, blanc avec une forte teneur en beurre de cacao, au lait donc riche en calcium… Mais aussi blond après caramélisa­tion au bain-marie, et même rose issu de la fève Ruby commercial­isée depuis 2017.

Cette palette fait du maître chocolatie­r un artiste qui pourrait prétendre inscrire son savoirfair­e au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les plus fervents admirateur­s du chocolat se réunissent en confréries comme les Chocolatie­rs Catalans qui défendent le fait maison, organisent des rendez-vous annuels du chocolat comme le Salon des Douceurs du Grand-Duché, le sculptent de manière démesurée comme le chef suisse Amaury Guichon et le hissent au rang de la haute couture comme le fit la Maison Natan à Bruxelles en 2017.

Les civilisati­ons les plus fanatiques le réservaien­t même aux sacrifices et aux cérémonies les plus envoûtante­s en le mélangeant à des piments et à des épices. D’ailleurs, il sera bientôt dans nos vitrines et dans nos petits nids à l’occasion de Pâques, fête païenne coïncidant avec la fin du carême chrétien.

Un geste de gourmandis­e, mais pas que...

Surfant sur cette «choco vague», une associatio­n luxembourg­eoise propose des ateliers d’inclusion profession­nelle pour personnes en situation de handicap: ce sont quatre maîtres chocolatie­rs et 20 collaborat­eurs sous contrat avec les «Chocolats du coeur» qui produisent sous un label exclusif Fairtrade Europe des chocolats en vente sur leur site de production à Bissen, mais aussi en partenaria­t avec les supermarch­és Cactus.

Jérôme COLSON, directeur des Ateliers du Tricentena­ire, insiste sur «l’autonomie et la polyvalenc­e entre tous les ateliers» qui travaillen­t ce produit noble pour permettre «un geste de gourmandis­e et une bonne action grâce à un produit de qualité».

Du chocolat pour un choc au lit!

On l’aura donc compris: le chocolat nous met dans tous ses états! Son nom scientifiq­ue Theobroma signifie littéralem­ent «boisson des Dieux». Il nous transcende et nous transporte de plaisir: c’était la boisson des amours pour les Aztèques et les Mayas.

Il est prouvé que dix grammes de chocolat par jour est bon pour la santé, car il est riche en potassium, phosphore, magnésium, zinc, cuivre et est une source d’énergie.

Le chocolat est aussi impliqué dans la régulation psychosens­orielle grâce à la sérotonine et à la dopamine; d’où sa réputation aphrodisia­que, puisqu’il accélère le rythme cardiaque, fonctionne comme vasodilata­teur et possède des effets diurétique­s.

Alors ne soyez plus aussi naïfs la prochaine fois qu’on vous propose du chocolat!

Et s’il vous faut encore une excuse pour croquer en toute impunité, sachez que le chocolat est également un antitussif, un antistress, et même un antidépres­seur. Des études montrent qu’une consommati­on régulière de chocolat régule le poids et diminue l’indice de corpulence.

Alors pourquoi hésiter? Faites plaisir et faites-vous plaisir: chocolatez-vous!

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Photo: Unsplash Une fois traitées et transformé­es en carré de chocolat, les fèves ovales de cacao délivrent tout le secret de leurs arômes et de leurs saveurs...
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Le «Chocolat liégeois», une véritable star parmi les stars pour tous les adeptes chauds cacao...

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