Luxemburger Wort

Le monde comme volonté

- La chronique de Gaston Carré

Emmanuel Macron une fois encore a convié Françaises et Français à un exposé télévisé, au cours duquel il allait préciser ses vues, évoquer ses projets et passer en revue son nouveau gouverneme­nt. Une invitation bienvenue somme toute, après une semaine marquée par les huées, le charivari, la bronca à l’encontre d’une ministre de l’Education qui avait le mauvais goût de scolariser ses enfants dans le privé et, par ailleurs, une ministre de la Culture qui avait le goût plus mauvais encore d’être de droite. On a observé cela ailleurs qu’en France, qu’un ministre de la Culture se doit d’être socialiste, voire même marxiste repenti, et de porter des lunettes à monture verte – déroger à cette règle fait mauvais genre, si j’ose dire.

A propos d’école: Macron veut y promouvoir le sport, c’est bien, le sport étant l’expression d’une volonté, au sens macronien et schopenhau­érien du terme.

A propos d’école encore: le président veut y promouvoir le théâtre, c’est bien aussi, attestant une approche du monde comme représenta­tion, toujours aux sens macronien et schopenhau­érien.

Macron a rappelé son projet de «réarmement civique», là on passe de la philosophi­e à l’art de la guerre mais c’est bien aussi, la France a besoin d’un commandeme­nt musclé, d’un chef qui puisse la mener aux élections européenne­s sous les tirs de plus en plus nourris de Marine Le Pen et de son lieutenant Bardella.

Enfin, pour que la France soit assez nombreuses pour aller au combat, le président préconise une relance de la nativité, une sorte de boost de la fécondité, là c’est plus surprenant, on est dans la planificat­ion maoïste, mais soit, il faut relancer la libido, car la France en effet est affectée d’une redoutable baisse du taux de natalité.

Que penser de tout cela? On peut, certes, émettre quelque réserve face à l’idée de placer à la Culture une sarkozyste qui plus que la promotion des arts vise la mairie de Paris. Quant à la ministre de l’Education, Amélie Oudéa-Castéra, elle envoie ses enfants où elle veut, la France étant attachée à sa laïcité, certes, mais à ses libertés aussi. Pour le reste, qui est contre le sport à l’école, qui est contre l’esprit civique, qui est contre la libido? Le monde selon Macron procède, répétons-le, d’une volonté et d’une représenta­tion, auxquelles beaucoup de Françaises et de Françaises a priori peuvent adhérer. Le problème pour le président reste en ceci que beaucoup de Françaises et de Français n’adhèrent pas à Macron.

: Le problème pour le président reste en ceci que beaucoup de Françaises et de Français n’adhèrent pas à Macron.

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