Petit tour du monde de la fête
De la Cité des Doges à Dunkerque, de Cologne à Rio, le carnaval fascine
Après les fêtes de la Nativité et le passage à la nouvelle année, comme pour exorciser l’ennui et le désagrément d'un mois de janvier réputé terne et insipide, des gens aux origines disparates se préparent pourtant à refaire la fête quelques semaines plus tard… Et pas qu’un peu!
Depuis des siècles, les peuples ont toujours eu besoin de faire fi des aléas de la vie et de conjurer le mauvais sort en oubliant de temps à autre un quotidien parfois morne. Et le carnaval arrive souvent à point nommé pour s’évader l’espace de quelques jours de folie joyeuse...
En remontant à l’enfance
Très loin dans mes souvenirs, il existe encore une époque où le gamin que j’étais se faisait trimballer çà et là, à chaque fois que les grands avaient prévu de faire quelque chose le week-end. Toutefois, là comme ailleurs dans de nombreuses contrées de l’hémisphère nord, les hivers étaient calmes et tournaient au ralenti.
Du moins, jusqu’à ce que vienne la période de la Chandeleur, et bien sûr, celle du carnaval... Il faut dire que sur ma terre natale, il était d'usage d'aller assister au carnaval de Jargeau, une modeste cité ligérienne située en amont d’Orléans, chef-lieu du Loiret et de la Région Centre – Val de Loire actuelle.
Soit dit en passant, la renommée de ce carnaval – parmi tant d’autres – était telle, que cette manifestation locale de premier plan était régulièrement honorée par la présence de dizaines de Gilles, personnages typiques arrivés tout droit de Belgique, et venus distribuer des oranges à un public toujours enthousiaste et ébahi par les costumes et les masques de ces visiteurs du Nord...
Une célébration universelle
C’est en grandissant que je découvris le caractère multiculturel et transfrontalier de carnavals célébrés dans différentes villes d’Europe et du globe, et ce, avec des traditions qui varient localement. Car, il faut le reconnaître, le carnaval n’est pas l’apanage d’une population en particulier.
En effet, bien des années plus tard, le privilège me fut offert de participer à la fête incommensurable qui prévaut dans toute la ville de Cologne les jours précédant le Mercredi des Cendres.
En vérité, c’est tout le pays rhénan qui est en ébullition à ce moment précis de l’année (depuis le 11 novembre de l’année d’avant à 11 h 11 pour être exact). Sans oublier naturellement la ville de Bâle, également en liesse, tout comme ses voisines allemandes sises le long du Rhin.
En outre, le carnaval annonçant souvent le début du Carême dans le calendrier chrétien, l’on retrouve cet engouement singulier pour une bonne partie de plaisir et de partage éphémères autour du Mardi Gras dans moult endroits de la planète.
Nul besoin de mentionner, par exemple, les célèbres carnavals de Dunkerque et de Nice, mettant bizarrement en scène deux des villes les plus extrêmes géographiquement de l’Hexagone.
Et que dire, bien évidemment, de celui de Venise, «la Sérénissime», très prisé pour ses costumes et ses masques qui attirent des foules considérables...?!
Mais quand même moins nombreuses que les millions de spectateurs et d'acteurs fêtards qui s’en donnent à coeur joie à Rio, São Paulo, Recife, Salvador de Bahia et dans d’autres coins du continent sud-américain. D-C.