Bombinette électrique
Après la Fiat 500, c’est au tour de son pendant sportif l’Abarth 500 de passer par la case électricité. Une transition loin d’être évidente pour un véhicule qui a dans l’ADN une sonorité typique de l’échappement. Voilà pourquoi la nouvelle venue a une botte secrète…
Difficile de passer inaperçus au volant de notre Abarth 500 d’essai jaune fluo! C’est la couleur de lancement choisie par la marque pour notifier sa transition vers l’électrique. Car même si vous optez pour une autre teinte, le scorpion – redessiné pour arborer désormais un éclair – restera bien dans cette couleur sur les ailes arrière et le cachemoyeu des jantes noires de 19 pouces. Une manière aussi de mieux distinguer cette Abarth de la Fiat dont elle découle. Contrairement aux modèles thermiques et à leurs pare-chocs bodybuildés et échancrés, qui dissipaient tout doute au premier coup d’oeil, c’est moins évident sur cette électrique, malgré son assiette rabaissée.
À bord, le volant spécifique, les habillages noirs et les sièges baquets surpiqués de jaune et de bleu font la différence. Tout comme les animations du multimédia et de l’instrumentation numérique. Inutile de préciser que l’habitabilité ne progresse guère, et reste donc étroitement mesurée pour plus de deux passagers.
Elle préfère le sec
Et qu’a-t-elle sous le capot cette Abarth électrique? Un moteur de 113,7 kW, soit 155 ch. C’est nettement plus que les 118 ch de la Fiat, et bien suffisant pour dynamiser la petite italienne. Elle passe désormais de 0 à 100 km/h en sept secondes… sur la papier en tout cas. Dans la pratique, les pneus (des Potenza Sport pourtant fournis par Bridgestone) ont bien du mal à faire passer le couple au bitume, dans les conditions certes humides de notre essai, mais pas non plus détrempées. Et pas seulement lors d’un départ-arrêté, mais également lors d’une relance un peu trop appuyée. Cela ne met pas vraiment en confiance, et c’est dommage, car cette Abarth semble avoir un sérieux potentiel d’amusement, avec sa direction précise et son amortissement ferme sans être désagréable. Surtout en activant le mode Scorpion Track, le plus pointu des trois proposés, où les réactions sont véritablement musclées et instantanées.
Electrique mais… bruyante!
Vu le peu de confiance prodigué par le train avant, difficile de jauger vraiment le caractère sportif de cette Abarth. Bien sûr, elle est performante, mais pour une voiture destinée à un usage quotidien également, on attendait plus d’efficacité. Et surtout, avec les températures fraiches de ce début décembre lors de notre essai, l’autonomie de la batterie de 42 kWh fond comme neige au soleil: à peine 200 km avec notre moyenne mixte de 20,9 kWh/100 km. Et la botte secrète alors? Eh bien cette Abarth électrique est dotée d’un système sonore reproduisant à merveille le ronflement d’un échappement, jusqu’à son bourdonnement envahissant sur l’autoroute. Amusant… ou énervant, c’est selon. Tarif? À partir de 36.541 euros en coupé et 39.442 en cabrio.