Rosport empêche la Jeunesse de remonter à la surface
Un but a suffi au bonheur des Rosportois, vainqueurs des Bianconeri grâce à un but d’un ancien de la maison eschoise, Johannes Steinbach
Ce n’est pas par politesse envers son hôte du jour que la Jeunesse a remis le compteur là où il s’était arrêté il y a moins de deux mois. C’est en raison d’un manque d’engagement coupable sur le premier corner de la partie tiré par Yan Bouché. Davis Spruds s’élevait plus haut que tout le monde. La tête flottante de la recrue hivernale était sauvée sur la ligne par Alexis Boury mais Johannes Steinbach avait bien suivi pour inscrire le premier but de l’année et porter ses couleurs au commandement (1-0, 6e).
La tâche des Bianconeri ne semblait pas aussi insurmontable que lors du premier duel interrompu en raison de l’état du terrain en décembre dernier, mais ce n’est jamais une bonne idée de courir après le score au camping sur une aire de jeu irrégulière qui ne favorise pas la construction du jeu. La Jeunesse a pourtant essayé de trouver des solutions mais Niklas Bürger sortait une frappe lointaine de Andrea Deidda (17e) puis Ivo Torres ne signalait pas la faute de main de Juri Amidon sur un tir de Ahmed Mogni, estimant que le bras n’était pas assez décollé du corps.
Sommer arrête tout puis se blesse
Les Bianconeri jouaient les intermittents du spectacle, ouvrant forcément la porte aux contres que le club de la Sûre n’a pas manqué d’amorcer avec sa flèche André Redekop. L’attaquant allemand a eu la balle de break au bout des crampons, mais la première fois, il croisa trop sa frappe (28e) et sur la seconde, il trouva Kevin Sommer sur son chemin (30e). Joe Neves et Eric Bandenburger eurent aussi l’occasion de mettre un peu plus le Victoria à l’abri. Sans réussite alors qu’une sortie manquée de Bürger à cinq minutes de la fin du premier acte aurait pu permettre aux Eschois de revenir au score mais Steinbach se sacrifiait pour contrer la frappe de Mogni.
Si la Jeunesse se montrait plus entreprenante après le repos, Rosport allait de nouveau se procurer des balles de break sur des contres. Bouché dès la reprise, Redekop puis Dans Spruds butèrent sur un Sommer impeccable ce dimanche jusqu’à quelques minutes de la fin du match. En cueillant une balle, le gardien français retombait mal et restait au sol. Une tuile de plus pour des visiteurs qui ne parvinrent pas à faire leur retard malgré leur pressing de fin de match.
«La finition nous a fait défaut aujourd’hui», confessai Mogni, un peu seul sur le front de l’attaque. «On n’a pas fait un mauvais match, mais le foot se joue parfois sur des détails. Je ne vais pas remettre cette défaite sur le dos du terrain. Eux jouent des longues balles, se battent dans les duels. C’est tout à leur honneur. L’arbitrage, je ne vais revenir dessus non plus.» La Jeunesse fait du surplace au classement général et la situation devient préoccupante. «Il va falloir se battre jusqu’à la fin, mais je suis convaincu qu’on va s’en sortir. J’ai déjà joué le maintien une fois dans ma vie et on s’est sauvés à la dernière journée. J’espère qu’on sera rassurés plus tôt cette saison, mais cette opération concerne tout le monde, de la direction aux joueurs.»
«On doit trouver le déclic»
«Pas de panique non plus dans le discours d’Arnaud Bordi, qui était privé de Toni Luisi et d’Almir Klica, malades. «C’est vrai que les entrées d’Alexis Larrière et d’Achraf Drif nous ont fait du bien. J’avais choisi d’autres options pour débuter en fonction de ce que j’ai vu durant la préparation», analysait le technicien français. «On a été un peu trop timorés dans les dix premières minutes et ils nous ont bougé dans les duels. En termes de situations et de jeu, on a produit des choses intéressantes aujourd’hui. On doit trouver le déclic pour finir les actions. On aurait pu revendiquer un point, mais on manque d’efficacité devant le but adverse et devant le nôtre aussi. Malgré le terrain, on avait trouvé le bon équilibre.»
A Rosport, on avait hâte de jeter un coup d’oeil au classement. Celui-ci replaçait le club de la Sûre à la huitième place, sur les talons de Wiltz, septième. «Mission accomplie», jubilait Ben Vogel. «Ce n’était pas facile psychologiquement de rejouer un match qui semblait nous être favorable la première fois. Surtout après une si courte trêve. «On a joué en mode guerriers et tout le monde était bien en place. Ce sont les ingrédients qu’il fallait pour battre cette Jeunesse qui joue bien en possession et entre les lignes. On s’est tout de même retrouvé plusieurs fois en situation de quatre ou cinq contre deux sans parvenir à conclure. Au regard des occasions, on mérite la victoire. Elle fait du bien!»
La Jeunesse, elle, prolonge sa série à onze matchs sans victoire. Le calendrier offre des concurrents directs aux Bianconeri ces prochaines semaines. Ils savent ce qu’il leur reste à faire.