Un urgent besoin de points pour viser plus haut
Hesperange, Strassen et la Jeunesse figurent au tableau des déceptions de la phase aller du championnat et doivent prendre un départ canon pour répondre aux attentes
Les positions resserrées au classement offrent des perspectives de remontée fulgurante. Les équipes les plus optimistes préfèrent cette version à celle d’un défaitisme qui pourrait les propulser encore plus bas. On a du mal à l’imaginer pour Hesperange. Le champion en titre s’est fendu d’un parcours erratique, sans jamais parvenir à enchaîner trois victoires consécutives, et pointe à une décevante troisième place avec cinq points de retard sur le leader differdangeois.
La greffe Carlos Fangueiro n’a jamais pris et le Swift a tardé à actionner la guillotine. Roland Vrabec est finalement arrivé avec son dynamisme, ses convictions et une nouvelle animation qui ont permis à l’équipe de prendre 7 points sur 9 et de sauver les apparences. Le chantier reste ouvert avec un groupe encore trop étoffé malgré une cure d’amaigrissement interne comme externe.
Raphael Holzhauser, le chaînon manquant?
C’est l’animation offensive qui sera scrutée lors des premières journées qui réservent tout de même un copieux programme avec notamment des duels contre l’Union Titus Pétange, Niederkorn et deux déplacements à Rosport et à Wiltz qui planteront définitivement le décor.
Raphael Holzhauser est-il l’oiseau rare que le club cherchait pour faire sauter plus facilement les verrous adverses? Le Tunisien Malek Baayou est-il le complément idéal de Clément Couturier dans le coeur du jeu de sorte à reléguer Charles Morren au second plan? Plus de temps à perdre même si la grogne s’est installée dans le groupe en raison des retards de payement. Le contre-la-montre débute tout de suite.
Celui de Strassen est aussi enclenché après un premier tour décevant. Le club a englouti les matchs amicaux en guise de préparation au second round. «On sent qu’on est un peu plus loin qu’il y a quelques semaines, mais il y a toujours des choses à améliorer», avance Denis Agovic, enfin de retour aux premières loges après des mois de galère.
«Je suis resté deux fois six mois sur la touche à cause de deux opérations au ménisque mais je peux affirmer que je suis de nouveau à 100%». Le capitaine s’est fondu dans le système à trois défenseurs prôné par Vitor Pereira. «Ça me convient et j’ai le sentiment que l’on dispose des joueurs pour bien fonctionner de la sorte.»
Strassen cherche un fil conducteur
Ça a pourtant fait débat tout au long d’un premier tour sans réel fil conducteur. «On n’a pas vraiment d’explication à ce premier tour manqué. Oui, on est en retard. On a perdu de-ci, de-là des points sur des détails. On a discuté de tout ça. Repartons dans l’idée de construire quelque chose de solide derrière. Le reste se réglera tout seul, car on a les qualités pour marquer à n’importe quel moment.»
Les 21 buts inscrits ne correspondent pas à la force de frappe d’une équipe trop vite privée de Conrad Azong. Nicolas Perez n’a plus le rendement d’il y a deux saisons. Bruno Correia et Amine Zenadji doivent davantage soigner leurs statistiques. Florik Shala n’a pas totalement convaincu non plus. «On a probablement perdu trop de points pour viser le Top cinq, mais il faut à tout prix finir entre la 6e et la 9e place. Sans oublier la Coupe de Luxembourg qui pourrait nous donner l’occasion de briller», ponctue Denis Agovic qui avoue n’avoir jamais douté lors du premier tour. «J’ai pour principe de ne pas regarder en arrière, même si on s’est dit les choses après le match contre le Fola. Chaque club veut gagner pour son retour sur le terrain. On a conscience qu’on n’aura pas la vie facile contre une équipe de Käerjeng difficile à jouer et renforcée par un Ken Corral qui lui offrira des possibilités.»
Peur sur la ville
La Jeunesse est, elle, embarquée dans une belle galère. La petite bulle d’air que le groupe rêvait de crever à Rosport est restée étanche. Et plutôt que d’attaquer la phase retour tout juste au-dessus de la ligne de flottaison, c’est dans le siège de descendant, au côté de son voisin du Fola, que le club bianconero va accueillir Wiltz après sa défaite à Rosport. «Il n’y a pas de tricheur dans cette équipe. Tout le monde mouille le maillot et chacun est concerné par la situation. Mais quand les résultats ne sont pas là, les polémiques viennent. C’est le foot. Il faut l’accepter», concédait Achraf Drif, convaincu que le club va s’en sortir.
«Beaucoup de matchs se sont joués sur des détails au premier tour et on n’a pas toujours eu la réussite avec nous. Mais le potentiel est là, les gars sont là et le vent va tourner. Tarek (Nouidra) va nous faire du bien dans le milieu de terrain. On a bien bossé pendant la préparation.» Le déclic tant attendu n’est pas venu avec le changement d’entraîneur.
Drif estime qu’il ne s’agissait pas d’une mauvaise idée. «Arnaud était déjà dans la maison. Les cartes ont simplement été redistribuées. Les compteurs de chacun ont été remis à zéro et il n’y a plus de hiérarchie établie.» Il reste à rentrer dans une dynamique positive, car le calendrier est éloquent. Avec cinq concurrents directs, ou presque, pour redémarrer la seconde phase, la Jeunesse sera vite fixée.
On n’a pas vraiment d’explication à ce premier tour manqué. Denis Agovic, capitaine de Strassen