Luxemburger Wort

Tout ce qui est pris n’est plus à prendre

Wiltz, Käerjeng, Dudelange et Rosport auraient probableme­nt signé des deux mains pour se retrouver dans leur situation à mi-parcours

- Par Christophe Nadin

Ils ont passé un hiver réconforta­nt mais savent que les gelées tardives pourraient soudaineme­nt jeter un froid sur leurs provisions récoltées avant la trêve. Wiltz est l’équipe-type qui symbolise cet entre-deux. Un rayon de soleil et vous prenez de l’altitude, un courant d’air et vous éternuez. Avec 20 points et une septième place, le club nordiste a rempli sa mission. «C’est un premier tour assez correct mais le chantier le plus difficile est devant nous. On n’est pas à l’abri», résume Ben Biver. Le latéral droit a tenu son rang dans une défense plutôt solide.

Le secteur offensif, lui, s’est montré moins inspiré. «On a parfois eu du mal à se créer des occasions mais on a aussi péché dans le dernier geste. Et si on s’est globalemen­t bien comporté derrière, on a quand même donné trop de cadeaux synonymes de buts encaissés.» Il n’est pas évident de trouver un fil rouge à la saison des Nordistes qui ont tout de même pris de points contre le Swift, Niederkorn et Differdang­e.

: On a été piqués au vif par toutes ces prévisions qui nous envoyaient ers la sixième ou septième place. Vincent Decker, joueur de Dudelange

«On s’est bien comportés contre les gros, en revenant dans le match alors qu’on était menés 0-2 par le Progrès et 0-1 contre le leader. Ça témoigne d’une belle force de caractère. Le groupe est plus soudé que les saisons précédente­s. Mais c’est vrai aussi que l’on a parfois peiné à produire du jeu face à des équipes moins fortes sur le papier», poursuit un joueur content de sa saison mais perfection­niste au point de vouloir apporter encore un peu plus offensivem­ent.

La patience récompensé­e à l’UNK

A Bascharage aussi, la projection offensive a parfois fait défaut. Le club bascule dans la seconde moitié de la compétitio­n à la 14e place avec 15 points. Tim Ewert aurait signé avant le début de la saison pour un tel bilan. «Et encore plus après cinq journées quand on n’avait pas encore ouvert notre compteur», raconte le milieu de terrain. «On a recommencé la saison avec un nouveau staff et de nouveaux joueurs et on a mis du temps à trouver ce qui ne fonctionna­it pas.»

Le temps de procéder aux ajustement­s nécessaire­s et le collectif s’est mis en branle, glanant des points de-ci, de-là pour enfin recoller aux équipes qui jouent leur survie. «On a joué un peu plus bas et surtout construit nos actions offensives de plus loin et ça nous a plutôt réussi.»

Mu par une ambiance qui a fait sa réputation, l’UNK s’est senti renaître et a réussi l’un des plus beaux coups du mercato en convaincan­t Ken Corral de revenir au bercail. «En pointe ou sur un côté, il va nous offrir des possibilit­és supplément­aires», se félicite Ewert qui refuse de brûler les étapes

dans la lutte pour le maintien. «Bien sûr qu’on joue nos deux premiers matchs à domicile et qu’un six sur six nous ferait le plus grand bien mais il va falloir rentrer dans chaque match avec l’ambition de le gagner. Le premier tour a montré que nous n’étions jamais très éloignés de notre adversaire à part à Dudelange où on a été mauvais. Nous ne devons avoir peur de personne et gommer encore ces petits détails qui nous ont coûté des points. Alors on pourra y croire.»

Le F91 piqué au vif

Dudelange a fait de la lutte permanente son pain quotidien. Mais à un autre niveau. Tout là-haut. Juste derrière Differdang­e. «On a été piqués au vif par toutes ces prévisions qui nous envoyaient vers la sixième ou septième place. Je savais qu’avec les gars qui restaient, on serait performant­s», raconte Vincent Decker, pierre angulaire de la défense du F91.

Le Français s’est familiaris­é avec les spécificit­és du championna­t grand-ducal et en retient tout particuliè­rement une. «Tout se joue en seconde partie de saison. Et je me rappelle qu’on avait bien foiré celle de la saison dernière. Mais on a bien travaillé pendant cette trêve et on ne doit plus reproduire les mêmes erreurs.» Le groupe ne semble pas déboussolé par le départ soudain de Jamath Shoffner vers Ostende. «Claudio Lombardell­i donnait déjà les entraîneme­nts avant. Pas grand-chose ne change si ce n’est qu’il a apporté sa griffe», poursuit Decker.

On dit pourtant du F91 qu’il est au bord du gouffre financière­ment et qu’il ne dispose que d’une quinzaine de joueurs capables de tenir le choc au sommet de l’élite. «Cette histoire de concurrenc­e dépend de la personnali­té des gars. Certains n’ont pas

besoin d’être poussés dans leur retranchem­ent pour sortir le meilleur d’euxmêmes toute la saison. L’important est de repartir si on chute. Ce qu’on a fait après la gifle que Mondorf nous a infligée. Mais avec ce groupe, on veut se battre pour le titre. A tout le moins pour un nouveau bail européen.»

Un peu plus loin, Rosport ne vise pas si haut. Une seconde partie de saison passée dans les eaux calmes de la Sûre suffirait à son bonheur. Le Victoria en a jeté les bases lors de la mise à jour de la compétitio­n qui l’a vu s’imposer face à la Jeunesse (1-0) pour se nicher en plein coeur du classement. Le retour de Davis Spruds a ramené encore un peu plus de muscle à des guerriers généraleme­nt plus performant­s en seconde partie de saison. L’arrivée de Adham El Idrissi et le retour espéré d’Ernesto Jimenez doivent apporter un plus dans un secteur offensif qui restait le talon d’Achille des Rouge et Blanc.

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Photo: S. Guillaume Ben Biver et Wiltz ont signé un honnête parcours mais restent sur leur garde.

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