Ils ne veulent pas s’arrêter en si bon chemin
Differdange, Mersch et le Racing ont fait mieux qu’atteindre leur objectif de sorte qu’une marche arrière ne fait plus partie des options
La trêve paraît moins longue quand vous retrouvez le groupe en sifflotant, porté par une douce euphorie qui vous a accompagné pendant les mois précédents. Mersch n’est pas logé à la même enseigne que le Racing et encore moins que Differdange, mais qui aurait attribué 17 points au promu à mi-parcours? Stéphan Moussima certainement! «On partait certes dans l’inconnu de la BGL, mais une certaine confiance habitait le groupe parce qu’on se connaissait. On s’est entraîné pour signer un tel parcours et avec un peu plus de maturité et d’expérience, on serait même un peu plus loin.»
Le gardien camerounais fait même la fine bouche et rumine ces fameuses fins de match lors desquelles il s’est souvent passé quelque chose avec le Marisca. «On perd douze points dans les arrêts de jeu. Par
On a mis un point d’honneur à ne perdre aucun match amical. Notre brevet d’invincibilité est toujours d’actualité. Kevin D‘Anzico, joueur de Differdange
manque de malice.» Tellement pénible à jouer dans ses installations, Mersch a parfois connu des trous d’air loin de ses bases. «On doit progresser dans la stabilité défensive et être épargnés par les blessures, car notre groupe n’est pas assez large. C’est là que ça peut craquer mais on a recruté deux joueurs défensifs et les matchs de préparation nous ont donné satisfaction.»
Mersch a pris conscience de son potentiel lors de son aventure en Coupe de Luxembourg la saison dernière. Mikhail Zaritski a façonné un groupe à son image. Des gars qui ne lâchent rien et qui tourmentent les défenses adverses avec Benjamin Bresch dans le rôle du buteur. «Quand je suis arrivé, j’ai demandé qui c’était, car j’ai tout de suite vu qu’il était capable de faire la différence. Il est exigeant avec lui-même et quand certains lui reprochent son style particulier, je leur dis d’aller voir les statistiques de „Pippo“Inzaghi.»
Le promu visera le maintien pour s’installer dans l’élite. Il attend de pied ferme Niederkorn dimanche. A Differdange, on a
hâte d’en découdre aussi pour renouer le fil de l’histoire. «On a mis un point d’honneur à ne perdre aucun match amical. Notre brevet d’invincibilité est toujours d’actualité», fait remarquer Kevin D’Anzico.
De l’Europe au titre
Avec la meilleure attaque et la défense la plus hermétique de la série, le vainqueur de la Coupe de Luxembourg a pris le tournant de la mi-championnat avec une certaine assurance. «Sans paraître prétentieux, c’est peut-être Differdange l’adversaire le plus sérieux de Differdange. On s’est tout de même montré compétitifs dans tous les matchs. Bien sûr que ça va pousser derrière, bien sûr qu’il y a de la qualité ailleurs, mais il va falloir nous dégager de là.»
Le défenseur confesse que la courte campagne européenne a été le point de départ de cette série impressionnante. «On avait deux options après l’élimination à Maribor. Nous lamenter comme après notre défaite contre Ljubljana ou faire preuve de la maturité nécessaire pour rebondir après ce match complètement dingue disputé en Slovénie.»
On devine aisément la direction prise par un groupe qui a salué le retour de Pedro Resende. «Il a énormément d’influence sur le groupe. Dès que j’ai vu l’orientation que prenait le match contre le Fola, je me suis dit qu’on était partis pour une belle saison même si je regrette cette série de matchs nuls qui nous ont retardés. Sans manquer de respect à Wiltz, jamais on ne doit abandonner deux points là-bas. C’est ça qu’il nous reste à gommer dans les prochaines
semaines.» Le discours convenu d’un candidat à un nouveau bail européen a volé en éclats. Il est remplacé par celui d’une équipe qui postule pour un premier titre de champion et qui s’est encore donné plus de moyens de réaliser ce rêve en enrôlant Artur Abreu.
Le Racing s’installerait bien
Le Racing ne navigue pas dans ces sphères, mais avec sa cinquième place après 15
matchs, il a marqué les esprits. «On ne s’y attendait pas vraiment, mais on veut bien y rester», témoigne Fatih Eren, venu apporter son expérience dans un groupe déserté par une grappe de tauliers. «On ne savait pas à quoi s’attendre avec la présence de pas mal de jeunes de l’académie mais le mélange d’expérience qu’apportent aussi Delvin (Skenderovic) et Farid (Ikene), la fougue de la jeunesse et les idées novatrice de notre entraîneur ont donné de belles choses.»
Irrégulier en début de championnat, le club de la capitale est progressivement monté en puissance pour finir par s’installer derrière le Big Four. «On nous a donné comme objectif le maintien. Gardons ce cap mais on ne s’interdira rien si l’occasion se présente. On ne dispose pas de l’effectif le plus large de la série mais si tout le monde répond au défi physique, tout devrait bien se passer.»
Les Ciel et Blanc ont tout de même perdu Killian Le Roy, parti à Walferdange. Le gardien fut l’une des bonnes surprises du premier tour et la pression qui pèsera sur les épaules du jeune Hugo do Rego ne sera pas mince. Sans parler du départ de dernière minute d’Edvin Muratovic en Pologne.
Fatih Eren, lui, s’apprête à reprendre le chemin d’Oberkorn ce dimanche. Sa saison passée à Differdange ne fut pas une franche réussite. «Mais ça fait partie d’un parcours. Il faut parfois passer par des moments de galère. Je retourne là-bas sans la moindre rancoeur.» Mais avec l’idée d’être la première équipe à faire tomber le leader.