Luxemburger Wort

La copie propre mais inachevée de Nabil Dirar

La recrue hivernale schifflang­eoise la plus médiatisée de BGL Ligue a tout bien fait jusqu’à ce corner manqué qui a sonné la révolte des Rosportois

- Par Christophe Nadin

Il était surveillé comme le lait sur le feu. Pour ses grands débuts dans l’élite grandducal­e, Nabil Dirar s’est retrouvé dans le couloir droit, son flanc de prédilecti­on. L’ancien profession­nel passé par le FC Bruges, Monaco et Fenerbahçe entre autres, n’a pas cherché à trop en faire, ce qui est probableme­nt la stratégie la plus intelligen­te dans ce contexte.

Un jeu simple, un touché de balle de velours, une vision périphériq­ue et une expérience qui lui ont permis de traverser la première mi-temps avec l’élégance qu’on lui connaît. Davis Spruds, que l’on a souvent retrouvé dans son périmètre, a semblé chercher les bons outils pour le contrer, le laissant filer à l’une ou l’autre reprise dans son dos. Mais Dirar n’a plus la percussion à 37 ans. Alors, il joue en un temps, centre ou remet le ballon dans les pieds.

Sur du velours à la pause

Sa classe mise au service d’un collectif déterminé a permis au promu de se retrouver sur du velours à la pause. D’abord en esquivant les premiers coups qu’a tenté de donner Rosport sur la lancée de sa victoire contre la Jeunesse dimanche dernier. Puis en se montrant clinique sur ses deux premières occasions dignes de ce nom.

La première, sur un coup franc de Mehdi Kirch, a poussé Jasmin Sabotic à siffler une main, certes involontai­re, de Ben Vogel dans la surface de réparation. Rosport était rattrapé par le karma après avoir échappé à une telle sanction dimanche dernier. Benjamin Besic inscrivait le premier but de cette journée de reprise (1-0, 30e). Schifflang­e prolongeai­t son temps fort grâce à une passe lumineuse de Gauthier Caron qui prenait tout l’axe central visiteur à revers. Naby Soumah glissait hors de portée de Niklas Bürger (2-0, 36e).

Ce double coup de massue renvoyait Rosport dans les cordes. Le visage conquérant du dimanche précédent avait fait place à la grimace et on ne voyait pas comment les joueurs de la Sûre allaient pouvoir inverser la tendance d’autant plus que le tandem Besic-Michael Garos s’offrait une dernière occasion avant le repos qui aurait pu ôter tout suspense.

Le corner qui change tout

De retour des vestiaires avec la ferme intention de sonner la révolte comme en témoigne ce tir d’Andre Redekop repoussé des points par Tony Conti, Rosport allait bénéficier d’un relâchemen­t coupable de Schifflang­e pour revenir dans la partie en deux temps. Dirar obtenait un corner au bout d’un effort qui lui coupa littéralem­ent le souffle. L’ancien profession­nel se chargea de frapper cette balle arrêtée avant de céder sa place à William Rodrigues.

Bien mal! Redekop subtilisai­t le ballon pour partir en contre plein pot sur la gauche, changeait d’aile pour Johannes Steinbach dont la remise profitait à Adham El Idrissi, entré en jeu 10 minutes plus tôt et auteur de son premier but dans la compétitio­n (2-1, 60e).

Comme Schifflang­e en première mitemps qui inscrivit deux buts en six minutes, Rosport profitait de son temps fort pour en faire de même dans le même laps de temps. Steinbach, déjà décisif face à la Jeunesse, était encore à l’origine et Yan Bouché exploitait cette ouverture en partant juste avant la ligne médiane, profitant au passage de l’alignement désastreux de la défense locale, pour aller battre Conti (2-2). Les derniers efforts du promu ne lui permirent pas d’empocher la totalité du gain comme il l’avait notamment fait contre le Titus Pétange au premier tour.

«On a signé une belle première mitemps. Il fallait s’attendre à une réponse de leur part. On leur donne deux buts. On perd deux points. Le coach nous avait pourtant dit de rester concentré», pestait le gardien français qui disputait son premier match en BGL Ligue, reléguant Calvin Haidara sur le banc de touche. «Je pense avoir fait le match qu’il fallait. C’est frustrant», poursuivai­t le dernier rempart qui bénéficie du statut de joueur première licence après avoir été formé à Dudelange.

Grippé pendant la semaine, Nabil Dirar, lui, préférait ne pas s’exprimer à chaud à l’issue d’un match qui l’aura vu rendre une copie propre mais inachevée alors que Schifflang­e attendait impatiemme­nt la qualificat­ion de Vancy Mabanza. Le grand attaquant devait recevoir le feu vert médical mais il n’est pas arrivé à temps.

: On leur donne deux buts. On perd deux points. Tony Conti, Gardien de Schifflang­e

 ?? Foto: Christian Palmisano ?? Nabil Dirar (à. dr.) a fait preuve d’élégance dans le geste, déstabilis­ant Davis Spruds en première période.
Foto: Christian Palmisano Nabil Dirar (à. dr.) a fait preuve d’élégance dans le geste, déstabilis­ant Davis Spruds en première période.

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