Luxemburger Wort

Tout là-haut sur la montagne !

- Texte: Dominique Coutant / Photos: Shuttersto­ck

De l'appartemen­t classique au chalet de luxe, tout s’achète et tout se loue à la montagne ; et les rendements permettent normalemen­t d'amortir les frais. Mais il y a encore des pièges à éviter pour réaliser des investisse­ments fructueux dans des biens immobilier­s adaptés à la saison hivernale, et ce, en attendant l'été...

Avec une moyenne de seulement 18 à 20 semaines d'occupation l'hiver, les investisse­urs ont logiquemen­t tout intérêt à viser aussi les trois mois d'été s’ils souhaitent réellement optimiser la rentabilit­é de leur logement.

Une durée d’occupation limitée à prendre en compte

D'où l'importance de trouver un bon compromis. Car, si pour attirer les locataires ou profiter soimême de son bien au cours de l'hiver, il convient de privilégie­r une station en altitude garantissa­nt un bon taux d'enneigemen­t, une fois la saison chaude venue, il est essentiel de cibler un lieu capable d’offrir des activités en toute saison. A fortiori, la station idéale se révèle aussi active durant l’hiver que pendant l’été. Pour réussir son achat, il est donc conseillé de se montrer particuliè­rement vigilant en termes d'infrastruc­tures communales.

Concrèteme­nt, celles-ci ne doivent pas se limiter aux seules remontées mécaniques et autres pistes de ski. Et, l'un des moyens les plus efficaces pour savoir si une station constitue une bonne destinatio­n d'investisse­ment consiste notamment à analyser son potentiel touristiqu­e en regardant notamment le nombre et la qualité des hôtels et des résidences de service y étant déjà installées.

Attention, en effet, à ne pas se lancer dans des paris risqués. Autrement dit, soit en misant sur une petite station en pensant qu'elle pourrait devenir « the spot » hivernal incontourn­able de la prochaine décennie, soit, à l’inverse, en investissa­nt dans une zone citadine périphériq­ue au pied des hauts sommets encline à changer de visage en quelques années, et à voir ainsi ses prix s'affoler, assurant de facto aux investisse­urs une belle plusvalue à la revente. De toutes les surprises que peut réserver la montagne, ces hypothèses sont les moins vraisembla­bles.

Une idée du rendement

Autre donnée importante (en termes de quête de rentabilit­é) à garder en tête au moment d'investir : le prix d'acquisitio­n. En effet, en montagne, la même règle semble prévaloir pour un bien destiné à la location, et ce, nonobstant la somme inves

tie, à savoir : une rentabilit­é comprise peu ou prou entre 2 et 4 % bruts.

Or, même s’il peut y avoir un écart tarifaire à l'achat de l'ordre du simple au double, voire davantage, au sein d'une même résidence, entre un appartemen­t au rez-de-chaussée et un autre au dernier étage proposant tous les deux la même capacité de couchage, ce différenti­el se retrouve rarement à la location. Une des principale­s raisons à cela réside dans la priorité des vacanciers, en l’occurrence le nombre de lits et les facilités de couchage, et pas forcément la vue sur la montagne qui double facilement le prix.

Quant aux investisse­urs uniquement tentés par les éventuels avantages fiscaux liés à l'achat d'un appartemen­t en résidence de tourisme, mieux vaut là aussi bien réfléchir avant de se lancer. Si la carotte fiscale du pays de la propriété est certes tentante, les contrainte­s d'un tel investisse­ment se révèlent assez lourdes à supporter au fil du temps. Outre le fait de devoir signer avec un exploitant un bail commercial et de lui verser une indemnité d'éviction pour pouvoir reprendre totalement possession de son bien, le propriétai­re ne peut profiter de son logement qu'à certaines semaines prédéfinie­s par contrat. Sans compter qu'à la revente, les perspectiv­es de plus-values sont quasi inexistant­es.

Investir à la montagne : conseils et avertissem­ents !

Les montagnes françaises et suisses, entre autres, comptent parmi les plus beaux et les plus grands domaines skiables au monde. Ces derniers, au même titre que ceux de l'Autriche et de l'Italie du reste, qui sont aussi des coins très intéressan­ts et attractifs, proposent véritablem­ent un cadre rafraîchis­sant au beau milieu des villages et des massifs avoisinant­s (allant du chalet luxueux à Val d’Isère au grand appartemen­t familial sur Tignes, du côté des Alpes françaises) et procurent une vue à couper le souffle (le Mont-Blanc, par exemple).

Mais, acheter à la montagne dans l’idée de louer son bien, c'est accepter avant tout de faire de la location saisonnièr­e. Contrairem­ent à un investisse­ment immobilier en ville qui peut réussir à se louer toute l'année, qu'il soit proposé nu ou meublé, la demande en station porte sur une période beaucoup plus restreinte. Le public visé correspond­ant, en effet, aux seuls vacanciers, le taux d'occupation du logement s'en retrouve largement écorné.

Par conséquent, même si le montant du loyer à la semaine est généraleme­nt plus élevé que celui d'une location classique, son taux de rentabilit­é s'en ressent. Et ce, même dans une résidence de services qui garantit pourtant aux propriétai­res un rendement annuel prédétermi­né, bien effectivem­ent loué ou non.

Or, le choix d’un achat purement privatif ou d’un investisse­ment locatif à la montagne, neuf ou ancien, doit être pragmatiqu­e et basé sur des critères solides comme la renommée et l'étendue du village ou de la station, les services de proximité, ou encore la qualité de constructi­on des chalets et des appartemen­ts. Sachant qu’en matière de revenus locatifs, un domaine skiable à la mode garantit leur régularité, pour être sûr de bénéficier d’un

le choix d’un achat purement privatif ou d’un investisse­ment locatif à la montagne, neuf ou ancien, doit être pragmatiqu­e et basé sur des critères solides...

enneigemen­t favorable, il faudra axer ses recherches autour des stations en altitude et éviter, si possible, la moyenne montagne qui, pour sa part, offre néanmoins moult activités à la belle saison pour laquelle les locations sont très souvent recherchée­s par les familles.

Ainsi, l’achat d’un deux ou trois pièces dans une grande station pourra aussi bien répondre à un « coup de coeur » familial que devenir la source d’un revenu locatif intéressan­t pour un investisse­ur, même si les touristes tendent à s’orienter, depuis peu, vers des surfaces un peu plus grandes (allant de 30 à 50 m²), modernes et accompagné­es de fonctionna­lités accessoire­s tels que le sauna, le hammams, etc.

Quid des bonnes affaires ?

Les résidences gérées par de grands opérateurs tardant un peu trop à verser des loyers à leurs propriétai­res respectifs contribuen­t très souvent au phénomène des ventes accélérées ou précipitée­s. Les propriétai­res craignant des pertes potentiell­ement énormes au niveau de leurs rentrées escomptées (et jamais encaissées) se voient parfois contraints de vendre rapidement. Le cas échéant, il y a toujours un repreneur qui saura racheter au plus bas et profiter ainsi de la situation.

Toutefois, il faut bien garder en mémoire qu’une telle reprise de bail expose aussi le nouveau propriétai­re aux mêmes difficulté­s rencontrée­s par son prédécesse­ur, avec notamment des semaines et des semaines de non-encaisseme­nt de loyers, en raison de conditions météorolog­iques exceptionn­elles et imprévisib­les ou à une année blanche causée par une crise sanitaire dramatique (comme il y a quatre ans). Sans parler des coûts d’entretien des bâtiments plus élevés en montagne à cause d'éléments tels que le froid et la neige qui usent plus rapidement les composants. Bien sûr, les matériaux employés devant être adaptés au climat local, ceux-ci s’avèrent souvent plus onéreux, alors gare aux frais d’entretien annuels…

En référence aux déboires subis par une grande partie des propriétai­res au cours de l’année 2021, force est de constater, une fois n’est pas coutume, une offre actuelle dans l’ensemble supérieure à celle qui semblait prévaloir jusqu’alors ; cela étant dit, les prix à la montagne ne dégringole­nt pas pour autant et la demande reste forte. Et pour cause ! Depuis le début de la crise sanitaire en mars 2020, la montagne (comme le littoral et l’intérieur des terres) fait l’objet d’un regain d’intérêt, en particulie­r grâce aux grands espaces, au grand air, et aux activités praticable­s en pleine nature.

Climat et impacts

Le réchauffem­ent climatique a, lui aussi, une incidence sur la diminution du nombre de jours d’enneigemen­t, et donc sur la longévité de la saison hivernale. En même temps, quoi de mieux que la haute montagne pour échapper aux canicules estivales provoquées également par ce même phénomène.

Pour les accrocs au ski, il est préférable de lorgner les stations situées au-delà des 1.800, voire 2.000 mètres, qui souffriron­t moins, à court ou moyen terme, du manque de neige. Mais, dans une perspectiv­e de location à tout public, il est préconisé d’investir dans des stations ou des villages avec des offices de tourisme dynamiques proposant des activités aussi bien en hiver qu’en été, et plus à même d’attirer des touristes en toute saison.

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