Madame la ministre de l’Intelligence artificielle ...
Le Luxembourg devrait rester à l’avant-garde des «révolutions industrielles» en créant les bonnes clés pour relever les nouveaux défis
Vous ne semblez pas trop vous inquiéter des conséquences éthiques ou sociétales que l’intelligence artificielle, ressort secondaire de votre responsabilité ministérielle, continue à infliger à notre vie au quotidien. Vous craignez par contre, que cette intelligence soit synonyme d'apocalypse pour l’humanité entière et vous rejoignez ainsi l’entrepreneur redouté américain Elon Musk qui admet que «l’IA est potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires». Le mystère ne fait qu’agrandir cette peur et augmente le risque d’une mauvaise gestion de cet outil.
Or l’Europe des 27 a rapidement réagi: Le compromis sous le sigle de «AI Act», arraché le 2 février concerne et régule une législation qui défend la création et qui pourrait rassurer tout un chacun. Nenni, ce texte, à peine né, semble déjà dépassé et ne pourra plus suffire à protéger les auteurs des dérives éventuelles de l’IA. L’immense problème auxquel les créateurs de l’IA sont confrontés, reste l’obligation de la transparence. Les possibilités et les dangers qu'elle ouvre sont énormes, tant au positif comme au négatif. Le Gouvernement grand-ducal, dont vous faites partie, semble à la traîne et manque manifestement de vision à long terme. Les «Les trois Singes de la Sagesse» symbole chinois, remontant à Confucius, nous mettent en garde, en se bouchant les orifices, contre notre grosse fatigue occidentale, notre démission ou plus prosaïquement contre notre soumission pure et simple en face du danger. Oui, madame la ministre le robot original ChatGPT tente de piquer votre job, et en plus celui de dizaines de millions d’autres planétaires pour les faire remplacer par un nouvel expert numérique, au nom fantaisiste , mais capable de tout transformer de tout chambouler: sécurité, climat, culture, éducation.
L'Intelligence artificielle, un tremblement de terre, un tsunami philosophique dévastateur ou un nouvel âge des Lumières? Ne nous laissons pas déstabiliser et restons créatifs et vigilants en plaçant l’humain aux commandes de la machine, celle de tous les dangers et de toutes les opportunités.
Le Luxembourg n’est-il pas, par sa culture et sa tradition historique resté souvent à l’avant-garde des «révolutions industrielles» en créant les bonnes clés pour relever les nouveaux défis.
Vous êtes consciente, madame la ministre du numérique, des conséquences éthiques, sociétales et industrielles, comparables à celles que l’imprimerie, le chemin de fer ou l’électricité ou récemment les satellites, industries planétaires, et financières ont changé notre vie ou celle de nos ancêtres.
Veillons que l’intelligence artificielle ne pense pas à notre place et entrave notre jugement pour nous ravir notre liberté de penser, notre richesse culturelle, et notre énergie d’agir pour le bien de l’homme. Nous avons besoin de l’IA pour nous dire de quel matériau nous sommes constitués et que ne souhaitons pas une soumission à la machine inconsciente. Rejoignons le cri de détresse de nos philosophes visionnaires et célébrons Jean-Jacques Rousseau: «L’homme est né libre et partout il est dans les fers » ainsi qu'Albert Einstein». La maîtrise de merveilleux moyens de production n’apporte pas la liberté, mais la désolation et la famine». Nos générations futures jugeront.