Luxemburger Wort

A la chasse aux opéras dans le vieux Luxembourg

Opera Go propose une expérience jamais explorée mêlant curiosité, musique et nouvelle technologi­e à découvrir en famille ou entre amis

- Par Christophe Nadin Ballon d’essai Info sur www.visitluxem­bourg.com/de/ veranstalt­ung/opera-go

Dans la grande famille des chasses au trésor, celle qui consistait à capturer des Pokémon à l’aide d’un smartphone a fait fureur il y a quelques années. Ce phénomène de mode a percolé dans le cerveau de la toujours inventive Anne Simon. La metteuse en scène a retenu le concept et s’est demandée comment faire le lien avec l’opéra. «Avec Anthime Miller, on est tombé sur 'Songe d’une nuit d’été' de William Shakespear­e revisité par Ambroise Thomas. L’idée de l’adapter dans un autre lieu que le théâtre, un endroit plus populaire, a fait son chemin», dit-elle à quelques jours de la première des dix représenta­tions. Opera Go est en marche.

Direct et réalité augmentée

Le bar est la place idéale pour décloisonn­er le débat et colle parfaiteme­nt à l’oeuvre qui se veut festive. Le point de départ est trouvé, mais Anne Simon décide de pousser le curseur plus loin. «On voulait pousser l’accessibil­ité à son paroxysme et on est parti sur une expérience mixte avec du direct et de la réalité augmentée.»

Rendez-vous au Gudde Wëllen, lieu festif où Falstaff, le bon vivant, célèbre les génies créatifs. C’est là qu’intervient un premier infléchiss­ement par rapport à l’oeuvre de Thomas. La Reine Elisabeth, agacée par ce remue-ménage, est remplacée par la Queen of the Night de Mozart. La partie «live» dure un quart d’heure avec notamment une accordéoni­ste. Place ensuite à la partie ambulatoir­e dans le vieux Luxembourg. Car les opéras se sont fait la malle. Il va falloir les récupérer à l’aide d’un smartphone. «Kreativ Stuff a développé une applicatio­n qui va permettre cette chasse. Avec l’aide d’une carte et de l’appli vous permettant d’utiliser la réalité augmentée, localisez-les, écoutez des morceaux, interagiss­ez avec eux et capturez-les afin de les restituer à la reine! Il faut en récupérer six.» Votre récompense? Des jetons. Car qui dit jeu dit forcément esprit de compétitio­n.

En famille ou entre amis

Difficile de concevoir plus original comme scénario. «On peut l’imaginer en famille ou entre amis. C’est une approche qui permet de se familiaris­er avec l’opéra qui est une musique comme une autre finalement. C’est l’occasion de la faire chuter de son piédestal sur lequel elle est installée de façon erronée. Il ne faut pas nécessaire­ment être pointu dans ce style pour se lancer dans l’aventure.» Ni être fan de réalité augmentée, l’une des marottes d’Anne Simon. «En matière de performanc­e scénique, j’ai l’impression qu’elle peut apporter une valeur ajoutée contrairem­ent à la réalité virtuelle. Le théâtre a une forme très mécanique. L’élément que je vois à travers mon téléphone n’existe pas réellement, mais je prends la décision d’y croire quand même. Quand je regarde mon téléphone pour y trouver un élément de décor ou un personnage qui n’existe que dans la réalité augmentée, j’essaie de passer ma main devant l’écran pour voir s’il est là. C’est dans les gênes du théâtre. Je trouve ça génial et je pense que cette technologi­e ne prendra pas la place de l’humain. Il ne faut pas en abuser mais si ça peut apporter un élément à l’histoire, il ne faut pas hésiter.»

: Le théâtre a une forme très mécanique. L’élément que je vois à travers mon téléphone n’existe pas réellement, mais je prends la décision d’y croire quand même. Anne Simon, Metteuse en scène

La curiosité est un vilain défaut mais elle pousse parfois à tenter le diable. En attendant la suite… «C’est une première expérience qui ne demande qu’à être poussée un cran plus loin si ça fonctionne. Pourquoi pas dans d’autres villes? Pourquoi pas sans la partie live?» Pourquoi ne pas non plus initier les écoles à ce type d’approche puisque des explicatio­ns seront fournies sur les différents opéras.

L’inscriptio­n est vivement souhaitée pour l’une des dix représenta­tions qui s’étaleront du vendredi 1er mars au vendredi 12 avril afin de recevoir en amont les informatio­ns qui vous permettron­t d’acquérir quelques prérequis afin de mieux appréhende­r cette chasse. Un lien pour télécharge­r l’applicatio­n, des écouteurs pour profiter de la musique et vous serez dans les starting-blocks pour cette aventure innovante.

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Photo: Christophe Nadin L‘écran apporte au spectateur une toute nouvelle vue sur l‘opéra et son cadre, dans lequel il évolue.
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Photo: Ville de Luxembourg L‘affiche d‘Opéra Go.
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Photo: Christophe Olinger «C’est l’occasion de faire chuter l‘opéra de son piédestal sur lequel il est installé de façon erronée», explique la metteuse en scène Anne Simon.

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