Les envies de sélection de Mirza Mustafic
A 25 ans, le milieu de terrain polyvalent du FK Sarajevo a hâte d’enfiler le maillot d’une sélection nationale afin de franchir un nouveau cap dans sa carrière
Sarajevo, mon amour! Mirza Mustafic a trouvé son eldorado dans la capitale de la Bosnie-Herzégovine. Depuis un an et demi, le milieu de terrain, dont on a pu apprécier la frappe dans le championnat luxembourgeois, s’est établi dans son autre pays de coeur.
«Dans le plus grand club» se plaît-il à ajouter dans un début de semaine morose. Le FK Sarajevo vient d’être battu pour la deuxième fois d’affilée en championnat et pointe à une banale quatrième place. Il lui reste la Coupe pour bomber le torse.
«On joue en quart de finale contre Borac Banja Luka. On doit remporter ce trophée», concédait-il à quelques heures de la manche aller qui s’est soldée par un match nul (0-0). Car dans la compétition domestique, il s’agit désormais de sauver ce qui peut encore l’être, c’est-à-dire un ticket européen.
«On peut encore finir à la deuxième place. Les trois premiers seront européens et peut-être le quatrième en fonction de l’épilogue de la Coupe.» Avec 16 points de retard sur le leader, Borac Banja Luka, le quadruple champion national ne vise plus le Graal. «Ce sera pour la saison prochaine. Celle-ci peut être considérée comme une saison de transition. Un nouvel entraîneur a débarqué, sept ou huit joueurs sont partis et autant sont arrivés. Il a fallu un peu de temps pour tout mettre en place.»
Des statistiques à soigner
Le message n’est pas toujours bien perçu par des supporters exigeants capables de porter leur équipe comme notamment lors du derby face à Zeljeznicar. Au bout, il faut le titre et rien d’autre. Ce sera tout au plus une coupe nationale cet été pour celui qui était arrivé chez les champions eschois du Fola en 2021 et qui ne manque donc pas de points de comparaison entre les deux compétitions.
«C’est plus professionnel ici avec des entraînements quotidiens dans la journée. Le championnat est plus physique et plus tactique. Moi qui regarde encore beaucoup de matchs du Fola, je vois une grande différence. Il y a davantage de pression aussi. Je pense qu’il est un peu meilleur que le championnat slovène. Mais en Serbie et en Croatie, il y a des équipes hors norme comme l’Etoile Rouge ou le Dinamo Zagreb.»
Mustafic s’épanouit dans cette compétition. «Je me sens à l’aise ici. Je vis dans un appartement au centre. Cette ville est
toujours en mouvement, c’est top!» Et sur le terrain, le natif de Luxembourg se sert de sa polyvalence pour être l’un des piliers du club. «J’ai joué en six, en huit et en dix. Ça dépend souvent de l’adversaire mais ce sont les deux dernières positions qui me sont les plus familières. En huit, je peux donner des passes décisives et en dix, je me retrouve plus près du but adverse pour marquer.»
Avec quatre buts depuis le début de la saison, Mustafic tente de soigner ses statistiques pour prendre peut-être un jour un nouvel envol. «Je ne refuserais bien sûr pas une offre d’un bon club étranger même si je me plais bien ici.» Son autre objectif, c’est d’enfiler un jour le maillot d’une sélection A. Il l’a déjà fait en équipes de jeunes pour le Luxembourg et pour la Bosnie-Herzégovine. L’heure n’est pas encore au choix mais à l’attente. «Avant chaque rassemblement de la sélection luxembourgeoise, j’espère être appelé. Je suis certain que des gens me suivent au pays même si je n’ai pas de contact direct avec la FLF. Je souhaite vraiment que ça se fasse.»
L’appel du pied est clair. Il intervient dans un contexte particulier. A quelques jours d’un barrage et d’une prochaine liste de Luc Holtz dans laquelle on ne retrouvera ni Danel Sinani, suspendu, ni Vincent Thill, blessé alors que des doutes planent sur la présence de Mathias Olesen, malade depuis quelques semaines à Yverdon.
Et pourquoi pas la Bosnie?
La prochaine campagne sera peut-être plus propice pour cette prise de contact, mais Mirza Mustafic n’écarte pas non plus l’hypothèse bosnienne malgré un vivier bien plus important. «Il y a constamment des joueurs du championnat qui sont appelés et notamment des gars du FK Sarajevo. Alors pourquoi pas moi?»
Pas de préférence pour celui qui n’envisage pas «avant ma fin de carrière» de revenir au Luxembourg où il a tissé de solides liens. Avec notamment Veldin Muharemovic, son ancien partenaire du Fola, côté foot. «Je suis triste pour eux. J’espère qu’ils vont s’en sortir mais ce sera difficile. J’ai encore regardé le derby contre la Jeunesse.»
Avec sa soeur Dinara, brillante avocate du sport, côté familial. «Elle m’a toujours motivé depuis que je suis petit. Son expérience me guidera encore», ponctue celui qui est passé par centre de formation du Racing, par le FC Metz, par Mönchengladbach et par Elversberg.