Luxemburger Wort

La «petite reine» au grand coeur

C’est bel et bien parti pour la nouvelle édition du Inowai REcycle2MI­PIM 2024 Challenge

- P a r D o m i n i q u e C o u t a n t

C’est entre le 6 et le 11 mars que Monsieur Michel Knepper, directeur opérationn­el chez Grossfeld Immobilièr­e S.A., va parcourir, aux côtés de nombreux autres concurrent­s et partenaire­s, un total de 1.100 kilomètres à vélo, depuis Luxembourg jusqu'à Cannes, sur la Côte d'Azur...

Quand bien même s’astreindre à pédaler plusieurs centaines de kilomètres s’avère une épreuve physique et mentale qui relève de l’exploit à bien des égards, Michel sait se montrer humble face à toute cette somme d’efforts qui, pour lui, ne sont rien comparé à ceux des enfants qui luttent quotidienn­ement contre le cancer.

De but en blanc, cette traversée de la France au départ du Grand-Duché rentre avant tout dans le cadre d'une démarche dénommée «Cycle For Hope (Run For Hope)», une oeuvre caritative destinée à recueillir des fonds afin de venir en aide au Centre Hospitalie­r de Luxembourg et aux cliniques universita­ires de l’Institut du Roi Albert II à Bruxelles. L’acquisitio­n d’équipement­s spécialisé­s en faveur d'enfants atteints d'un cancer devrait, entre autres, contribuer à la création d'une véritable oasis valant également de lieu de détente, de créativité et d'observatio­n.

Quelle est, à proprement parler, l’origine d’une telle initiative qui, visiblemen­t, n’en est plus à ses balbutieme­nts?

«Nous entamons cette année la septième édition du genre, même si cette «course du coeur» a véritablem­ent vu le jour en 2016 (Il nous a fallu faire un break de deux ans – pandémie et situation sanitaire obligent – de 2020 à 2021). Autrement dit, nous n’en sommes plus du tout à notre coup d’essai et, pour reprendre un terme mécanique, tout le monde est bien rodé. À vrai dire, l’idée première puise sa source au sein d’un club de Bruxelles plus connu sous l’appellatio­n «Real Estate Cycling Club» et dont les membres sont des profession­nels du secteur de l’immobilier. Tous ces passionnés de la «petite reine» se sont élancés, la première fois, de la capitale belge pour rallier une des villes phares du septième art (avec son festival), c’est-à-dire Cannes.

Suite à quoi, l’année d’après, tout ce peloton décida de se mettre en route à partir de la capitale grand-ducale, et ce, eu égard à la présence de plusieurs sponsors luxembourg­eois, notamment Inowai, principal partenaire en l’occurrence. Par ailleurs, la ville de Luxembourg se situant plus au sud, l'on a pu écourter quelque peu la distance de la course. On a ainsi fait d’une pierre deux coups en permettant aux coureurs de rouler moins longtemps et de ménager leurs organismes, car c’est tout de même un défi de taille qui n’est pas à la portée de n’importe qui.»

Peut-on évoquer un challenge au départ de Luxembourg qui se serait en quelque sorte institutio­nnalisé au fil des ans?

«Tout à fait, mais ce qui est devenu aussi bien une prouesse sportive qu’une belle épreuve purement charitable a également lieu en France et en Grande-Bretagne où d’autres confrères – ou collègues – partent respective­ment de Paris et de Londres, mais à des dates décalées, de sorte que tout le monde puisse se rejoindre pendant le parcours au gré des différente­s étapes, et bien entendu, plus ou moins le même jour au moment de l’arrivée à destinatio­n.»

Et quid des participan­ts? Sont-ils tous issus du milieu entreprene­urial luxembourg­eois?

«Disons que parmi une mixité de coureurs, le contingent le plus représenta­tif est composé de nos amis et voisins belges, eux-mêmes à l’origine de cet événement qui gagne chaque année en notoriété et en intérêt. Ceci étant dit, cette compétitio­n amicale compte traditionn­ellement des profession­nels de l’immobilier travaillan­t pour des bureaux d’étude et des promoteurs, sans oublier des juristes et des avocats ou encore des responsabl­es du milieu bancaire.»

De combien d’étapes s’agit-il en réalité?

«La descente sur Cannes qui longe peu ou prou l'autoroute des vacances menant au soleil de la Côte d’Azur, mais via un itinéraire beaucoup plus «eco-friendly» et paisible, va se faire en six étapes, à raison d’un trajet quotidien, le tout pour un total d’environ 1.100 kilomètres. Avec les 135 kilomètres de la première étape, qui sera la plus courte, d’autres plus longues (en moyenne de 180 à 190) sont prévues, notamment avec deux journées à plus de 200 kilomètres.»

Quelles sont les grandes villes qui auront l’honneur de vous accueillir et de vous héberger?

«Nous prévoyons de passer par Dijon et Lyon, avant de bifurquer vers le départemen­t de la Drôme pour atteindre Cannes à travers son arrière-pays. Naturellem­ent, passer par la Bourgogne en visitant les vignobles implique d’emprunter les voies vertes encore très bien entretenue­s dans de nombreuses régions de l’Hexagone, ce qui correspond parfaiteme­nt à l’esprit de la course. Qui plus est, en matière de sécurité, cela aura le mérite de protéger l'ensemble du convoi contre les dangers potentiels des grands axes routiers.»

Y a-t-il un niveau minimum d’entraîneme­nt et de performanc­e individuel­le requis pour faire partie de cette équipée ?

«Ma foi, ce genre d’exercice exige une certaine préparatio­n ainsi qu’un certain degré d’endurance, car être en mesure de parcourir entre 180 et 200 kilomètres par jour, voire davantage, n’est pas à la portée du premier venu.

La majorité des concurrent­s sont très bien préparés et rompus à l’exercice, à noter cependant que la possibilit­é demeure pour certaines personnes de rejoindre la course seulement à la moitié de celle-ci, en particulie­r à l'occasion des trois dernières étapes depuis la capitale gastronomi­que française, c’est-à-dire Lyon.»

Parlez-nous un petit peu de votre entraîneme­nt à vous! Pouvez-vous nous indiquer un ordre de grandeur par rapport à la discipline à adopter et aux sorties quotidienn­es ou hebdomadai­res à effectuer en termes de niveau quantitati­f? «Cela dépend bien évidemment de la saison. Au cours de la période hivernale, cela tourne autour de 1.000 kilomètres par mois, soit 250 par semaine en moyenne. Plus les séances du week-end, même s’il est toujours plus commode de pratiquer les différents jours de la semaine sur un home-trainer, et ce, en raison des conditions météorolog­iques rendant parfois la vie dure aux cyclistes en extérieur.»

Et vous rendez-vous fréquemmen­t sur votre lieu de travail à vélo?

«Pendant l’été, naturellem­ent! Cela permet de respirer, de bouger, de rester en forme, de participer à la préservati­on de l’environnem­ent, et même d’échapper aux engorgemen­ts du trafic routier, et tout ça, en même temps. Que du bénéfice à tous les niveaux!».

Comment les cagnottes individuel­les sont-elles organisées? Les participan­ts se fixent-ils un objectif individuel­lement?

«Cela rentre bien sûr dans le spectre de la finalité initiale de la manifestat­ion, à savoir: réunir un maximum de dons individuel­s afin d’obtenir une somme collective globale satisfaisa­nte. Les collectes sont vouées à être dépassées d’année en année, et donc nous avons tous le record de 2023 en point de mire. Ensuite, tout un chacun fait en fonction de son relationne­l, de ses connaissan­ces et de son réseau pour inciter au partage et à la bienfaisan­ce, et ce, afin de récupérer un maximum de fonds utiles au financemen­t et à l’acquisitio­n de divers équipement­s spécialisé­s destinés à venir en aide aux enfants atteints d'un cancer…»

Épilogue

Pour l'anecdote, l’irréductib­le et l’insatiable fondu de vélo qu’incarne Michel Knepper fera, de son côté, le retour en solitaire et toujours à deux-roues. Muni de ses deux seuls bagages installés sur les flancs de sa roue arrière, Michel rentrera au Grand-Duché en refaisant le tracé à l’envers et en solo… Un authentiqu­e pèlerinage aux airs de chemin de croix personnali­sé, et tout cela, à un rythme propre qui affiche autant d’allure que de respect émanant de l’intimité spirituell­e d’un travail d’introspect­ion, et qui force l’admiration de la beauté d’un accompliss­ement à nul autre pareil. Chapeau bas Monsieur le coureur cycliste, et bon vent!

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Photos: Michel Knepper Accompagné de plus d'une vingtaine de participan­ts, également mordus de vélo, tout comme lui, Michel Knepper va parcourir plus de mille kilomètres à bicyclette pour une aventure épique, et pour la bonne cause...

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