Une invitation autant à la rêverie qu’a la réflexion
L’exposition «Intimités» se présente comme une fusion sensuelle d’art et de nature
Dans un monde où le lien avec la nature devient une quête à la fois personnelle et collective, l‘exposition «Intimités» se présente comme une invitation à redéfinir nos visions avec l‘environnement. Orchestrée par le curateur Pierre El Khoury et portée par les regards artistiques de Sacha Cambier de Montravel et Camille Correas, cette exposition présentée à la galerie Reuter Bausch, plonge au coeur des interconnexions subtiles entre l’humain et le naturel. À travers une démarche qui évoque à la fois les récits antiques d‘Ovide et les préoccupations modernes de l’éco-féminisme et de la science-fiction, «Intimités» nous invite autant à la rêverie qu’a la réflexion.
Sacha Cambier de Montravel, né en 1995 à Liège et résidant à Paris, puise son inspiration dans les récits antiques pour questionner la relation entre l‘humain et la nature. Sa dernière série de peintures sur bois à la feuille de cuivre est une ode à la mythologie gréco-latine, où chaque détail – qu’il s’agisse d‘un serpent caché parmi les feuilles, d’une hirondelle dans le ciel, ou d‘un arbre sculpté – évoque des récits de transformation et d‘intimité. Les figures mythiques d’Orphée et Eurydice, de Philémon et Baucis, ou encore de Pygmalion et Galatée sont revisitées avec une touche contemporaine, où le paysage sert à la fois de voile et de révélateur. Ses oeuvres montrées dans l’exposition sont à la fois marquées par une nostalgie du monde antique et s‘apparentent à des haïkus des temps modernes.
Camille Correas, née à Annecy en 1993, est une artiste pluridisciplinaire dont le travail s’ancre dans l‘exploration des sens – goût, odorat, toucher – comme vecteurs d’inclusivité et de compréhension mutuelle. Ses installations et sculptures, puisant dans l’éco-féminisme et la science-fiction, nous invitent à redéfinir notre rapport au monde naturel. Les «digéreuses», par exemple, libèrent des parfums qui évoquent la matérialité du corps et de la nature, tandis que ses céramiques interactives nous encouragent à repenser nos interactions avec la matière. Inspirée par les métamorphoses végétales des mythes grecs et par la manière dont les langues et cultures façonnent notre perception de la nature, l’artiste crée un univers où les frontières entre l‘organique et l‘inerte, le masculin et le féminin, se brouillent.
«Intimités» se révèle comme un dialogue profond entre l‘art et notre essence, tissant un lien viscéral avec le monde naturel. L’exposition nous invite à une immersion sensorielle et émotionnelle dans notre rapport à la Terre, dépassant la simple observation visuelle. Comme le souligne Henri Guette, «il n’est pas nécessaire de connaître le nom des fleurs pour se sentir appelé par un paysage», mettant en lumière que l’expérience de la beauté de la nature surpasse le savoir pour toucher à une résonance plus profonde. Cette exposition est un espace où réflexion, sensation et contemplation se fusionnent. En embrassant ces dialogues entre le tangible et l’impalpable, «Intimités» ouvre des horizons vers une cohabitation plus intime et harmonieuse avec notre environnement.
L’exposition «Intimités» ouvre des horizons vers une cohabitation plus intime et harmonieuse avec notre environnement.
«Intimités» de Sacha Cambier de Montravel et Camille Correas jusqu’au 23 mars à la Galerie Reuter-Bausch, 14 Rue Notre Dame, Luxembourg.