L’IVG dans la Constitution française
Ce courrier est une réaction à la lettre à la rédaction «L‘IVG dans la Constitution française» du 16 mars 2024
Dans le «Luxemburger Wort» du 16/17 mars dernier, Monsieur Hubert Hausemer emploie des mots forts concernant l’avortement ou l‘IVG: « … que cette nouvelle liberté consiste à mettre à mort un être humain bien vivant. ». Cette déclaration concerne bien sûr les croyants pour qui, dès la conception, dès la seconde où un spermatozoïde masculin a fécondé un ovule féminin (appelé alors zygote), il y a volonté divine de la création d’un être humain bien vivant en devenir, dépendant de cette volonté divine et non de la femme qui le porte. Ce zygote n’est alors pas un objet mais un sujet sacré intouchable pour tous les croyants. Ce choix de croyance est en évidence totalement respectable.
En France les non-croyants sont nombreux et, pour eux, la sacralisation d’un zygote, voire d’un embryon étant encore un objet non humain et non un sujet ne les concerne pas et par conséquent doit pouvoir être détruit. Cette destruction n’est-elle pas une affaire d’opinion, elle aussi totalement respectable? Hors croyance religieuse, à qui appartient ce zygote? A la femme qui le porte, aux deux humains qui l’ont conçu ou à la Communauté qui peut légiférer sur son droit à l’existence?
Problème accessoire: quel est le droit, la liberté d’un homme marié désirant ardemment avoir des enfants et fonder une vraie famille, mais découvre que son épouse a durablement recours à des moyens contraceptifs ou se fait avorter en cas de grossesse? Sacrifice, infidélité ou divorce? Choix des plus ardus! … Et s‘il est croyant?