Le dry curry de Badoune

Andrea Lodges vaut le détour ne serait- ce que pour son restaurant et notamment un plat qui fait sa réputation, le dry curry de Badoune. La cuisine de l’Andrea est typiquement mauricienne avec toute sa charge émotionnelle. Badoune, de son vrai nom Guy Kooroosamy, est indissociable de l’Andrea Lodges. Né sur la propriété sucrière qui appartenait à la famille Ducray, il y a vécu avec sa grand- mère. Cette dernière ne pouvant payer l’écolage, il arrête l’école à la sixième. Il aura la chance de ne pas traîner dans les rues du camp grâce à une famille logeant sur la propriété qui lui offre le gîte et un petit salaire. En contrepartie, il tient compagnie à ses deux filles, les aide à faire leur devoir et les mène à l’école. C’est à ce moment qu’il découvre la cuisine et notamment la pâtisserie. La famille ayant eu à déménager, Badoune se retrouva donc à travailler dans les champs à 14 ans, puis il intégrera l’usine comme

« messenger » . Ces courses le mèneront chez les Mareemooto, qui tenaient une célèbre pâtisserie de Curepipe. Il y retrouve le goût de la cuisine et va s’y mettre en cuisinant pendant les weekends dans les campements, jusqu’à en faire son métier principal. Il sera le premier cuisinier d’Andrea Lodges lors de l’ouverture et jusqu'à ce jour. Badoune n’a jamais été dans une école de cuisine mais a toujours trouvé ses recettes suivant sa propre curiosité et sa passion pour la cuisine. C’est ainsi qu’il a concocté le dry curry. « Je le fais avec un filet de boeuf ( mais l’agneau ou le cerf peuvent aussi être utilisés), préparé la veille, et laissé à mariner dans de l’huile, de l’oignon, feuilles de coriandre et de caripoulé. Le lendemain, on fait saisir la viande à feu vif, on rajoute de l’oignon, des feuilles de caripoulé, de la pomme d’amour, puis le massala. Au dernier moment, on ajoute des raisins noirs » . Si vous avez déjà l’eau à la bouche, vous savez ce qu’il vous reste à faire.