La colère des retraités a grondé dans les rues de Nice
Le gouvernement ne prévoit pas de revaloriser les retraites en raison du très bas niveau d’inflation. Les retraités ont manifesté hier à Nice pour exiger l’amélioration de leur pouvoir d’achat
On n’est pas habitué à la voir défiler. A les entendre protester. Hier, dans les rues de Nice, ils étaient plus d’une centaine à scander leur colère. Leur cible? Le gouvernement qui, depuis mars 2013, n’a pas jugé bon de réévaluer leurs retraites. Qu’elle soit confortable, normale ou minime. Le niveau des pensions de retraite est traditionnellement revu à la hausse le 1er octobre de chaque année. Mais la Commission des comptes de la Sécurité sociale a indiqué, dans son rapport de septembre, que «compte tenu de l’inflation constatée de l’indice de prix hors tabac, les pensions de retraite ne seront pas revalorisées au 1er octobre 2016». Hier, neuf organisations syndicales avaient appelé les retraités à défiler pour dénoncer le gel des pensions, «La dernière hausse des retraites était de 1,3 % en 2013 », constate amèrement Gérard Fallandray, retraité de l’Éducation Nationale. Une bonne retraite pourtant pour cet agrégé qui a vu du pays pour consolider sa rente mensuelle. «Mais cette baisse du pouvoir d’achat pour nous a des conséquences dramatiques. Je connais des retraités qui n’osent plus se soigner! Tout augmente sauf nos revenus».
Mettre la pression sur les politiques
Un propos martelé par Jean-Louis Garnier, secrétaire général de l’Union Départementale des retraités de FO 06 : «Nous demandons aux retraités qui vont voter l’année prochaine, d’exiger des réponses précises des différents candidats sur ce thème. Nous avons le pouvoir d’exiger des choses avec notre carte d’électeur». La situation est pire pour d’autres qui peinent à joindre les deux bouts. «Comment voulez-vous qu’ils fassent avec moins de 1000 par mois. Surtout dans un département où des fonctionnaires refusent leur mutation en raison du coup de la vie», peste Marlène Ellena, secrétaire générale Retraités CGT 06. «Nous demandons l’indexation des retraites sur les salaires. Comme c’était le cas avant. Nous demandons aussi le maintien des pensions de reversion pour ces femmes qui n’ont pas toujours beaucoup travaillé pour s’occuper de leur famille. Quand elles se retrouvent seules, elles sont parfois dans des situations de grande précarité». De précarité, ce monsieur âgé de 84 ans, n’hésite pas à en parler. Ancien ascensoriste, il touche 1100 par mois. «Je suis une victime de l’amiante et on a réduit mon indemnité d’un euro par jour. Tout augmente, tous les jours : le pain, l’eau, l’électricité. Et nous, on diminue nos revenus». Et M. Fallandray de rajouter : «Tout ça c’est sans compter sur les difficultés que rencontrent de plus en plus de jeunes à trouver du travail. Et qui leur donne de l’argent? Parfois les grandsparents qui n’en ont pas beaucoup!»