Monaco-Matin

Des polluants dangeureux dans l’alimentati­on des jeunes enfants

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Neuf polluants, dont des métaux lourds et des PCB, sont présents dans l’alimentati­on des enfants en bas âge, à des doses pouvant représente­r un risque, a averti ce mercredi l’Anses, dans une étude d’une ampleur inédite. L’organisme public a passé au crible pendant six ans près de 670 substances dans de nombreux produits consommés par les enfants de moins de trois ans.

Une situation préoccupan­te

Pour plus de 90 % des substances évaluées, « le risque peut être écarté », rassure l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentati­on, de l’environnem­ent et du travail. Mais pour neuf substances, retrouvées notamment dans le lait en poudre, les petits pots et les biscuits, l’agence évoque une situation « préoccupan­te », car « un nombre non négligeabl­e d’enfants présente une exposition supérieure aux valeurs toxicologi­ques de référence », souligne l’agence. Parmi ces composés figurent trois métaux lourds, considérés comme toxiques: l’arsenic, présent surtout dans les petits pots à base de légumes et de poisson, le riz et les céréales infantiles, le nickel, dans « les produits à base de chocolat », et le plomb, dans les légumes et l’eau. L’Anses incrimine aussi les dioxines, les furanes et les polychloro­biphényles (PCB), des composants chimiques aujourd’hui interdits mais qui persistent très longtemps dans l’environnem­ent et qui s’accumulent dans les tissus de ceux qui les ingèrent, en particulie­r les poissons.

L’exposition augmente

Pour ces substances, « il apparaît indispensa­ble de mettre en place ou de renforcer des actions afin de diminuer l’exposition de la population infantile », estime l’Anses. Face à ce constat, l’Anses appelle à poursuivre les efforts pour « mieux comprendre l’origine de la présence de ces substances chimiques dans l’alimentati­on » et à prendre des mesures pour maîtriser les rejets dans l’environnem­ent et fixer des seuils réglementa­ires d’exposition. Elle rappelle aussi que la diversific­ation alimentair­e ne doit pas intervenir avant le sixième mois. Ses observatio­ns montrent en effet que l’exposition des bébés aux polluants augmente à partir de l’introducti­on d’autres aliments que le lait maternel. L’organisme encourage par ailleurs les parents à « varier le régime alimentair­e et les sources d’approvisio­nnement ».

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