L’appel à Laporte
Longtemps tiraillé entre l’Espagne et la France, le défenseur de Bilbao a son destin lié à celui des Bleus, après sa convocation hier par Didier Deschamps
C’est la fin d’un long feuilleton, savamment alimenté par la presse ibérique et le jeune joueur de l’Athletic Bilbao luimême (22 ans). Depuis plusieurs mois, Aymeric Laporte, formé en Espagne, soufflait le chaud et le froid au sujet de son avenir international, attendant impatiemment un signe de Deschamps et menaçant en retour d’opter pour la Roja. Mais les indisponibilités d’Umtiti et Rami sont tombées à point nommé pour offrir l’opportunité au sélectionneur de lui ouvrir en grand les portes de l’équipe de France A. Car le natif d’Agen, 22 ans, a déjà évolué en Bleu sous le maillot des Espoirs. Désormais et selon le règlement de la Fifa, si Laporte entre en jeu, même l’espace d’une minute, face à la Bulgarie ou aux Pays-Bas, il ne pourra pas représenter un autre pays que la France. Pas question pour autant pour le technicien français de donner l’impression de s’être fait tordre le bras par Laporte.
« Son heure est arrivée »
« Je ne prends pas Aymeric pour ne pas qu’il choisisse une autre équipe nationale, a-t-il dit en conférence de presse. C’est quelqu’un qu’on suit, qu’on a suivi, son heure est arrivée. Je choisis parmi les joueurs qui sont disponibles (...) A aucun moment, je ne choisirai un joueur pour des motifs autres que ce qui concerne l’équipe de France. » Au-delà de la sensation Laporte, cette liste de 23 joueurs fait la part belle aux cadres habituels. L’heure est visiblement à la mobilisation générale après les débuts ratés dans la course à la Coupe du monde 2018 avec un match nul au Belarus (0-0), le 6 septembre. Le capitaine et gardien N.1 Hugo Lloris effectue logiquement son retour après une blessure aux ischio-jambiers. La nouveauté chez les portiers réside surtout dans la promotion d’Alphonse Areola, qui éjecte le N.3 de l’Euro Benoît Costil. Autres retrouvailles, celles de Bacary Sagna. Le latéral droit de Manchester City remplace numériquement Sébastien Corchia, preuve qu’il reste à 33 ans dans les petits papiers de Deschamps, contrairement à son alter ego à gauche, Patrice Evra. Le reste de la ligne arrière ne bouge pas (Digne, Mathieu, Koscielny, Kurzawa, Sidibé, Varane).
Benzema n’y est pas
En attaque, Nabil Fekir, qui n’avait pas pu honorer sa sélection le mois dernier (genou), et Kingsley Coman, lui aussi blessé à l’époque, rejoignent un groupe délesté d’Olivier Giroud (orteil) mais comprenant les autres forces vives offensives des Bleus (Griezmann, Gignac, Martial, Gameiro). Fekir, stoppé en plein vol en septembre 2015 par une grave blessure au genou, rattrape le temps perdu. « Il n’est pas encore en pleine possession de ses moyens mais sur les deux rencontres qu’il a faites, il a retrouvé beaucoup de tonicité, de puissance, de vitesse » a jugé Deschamps. Toujours pas de Benzema en revanche ! « Je fais des choix et quand je fais des choix, peu importe le joueur, je fais des choix pour ce que je considère être le bien de l’équipe de France », a répondu sans états d’âme, le sélectionneur...