DMLA : bientôt de nouveaux traitements
Soins La dégénérescence maculaire liée à l’âge touche les gens à partir de 50 ans. Il est important de faire contrôler sa vue régulièrement pour éviter de la voir baisser irrémédiablement
Il est normal qu’avec les années, la vue baisse. Il ne faut pas pour autant prendre à la légère des plaintes émanant en particulier des personnes âgées. Des troubles visuels peuvent signer la présence d’une DMLA– dégénérescence maculaire liée à l’âge – , une maladie de la rétine dans laquelle sa partie centrale, la macula, est atteinte. Elle touche essentiellement les hommes et femmes à partir de 50 ans. Concrètement, les malades ont la vision masquée au centre par une tache noire ou une zone floue. En revanche, ils ont toujours une bonne vision périphérique. S’il existe une cinquantaine de formes différentes de DMLA, on en distingue deux types. Le premier, la DMLA atrophique (dite sèche) progresse lentement, mais inexorablement, et concerne 80 % des malades. Le second, la DMLA néovasculaire (dite exsudative ou humide) présente une évolution beaucoup plus rapide, mais ne concerne que 20 % des patients. Et surtout, des traitements peuvent en stopper la progression : injections (une par mois jusqu’à l’inactivation des lésions) ou lasers (pour détruire les néovaisseaux). Et, bonne nouvelle, de nouveaux traitements de cette DMLA néovasculaire
sont à nos portes : le pegpleranib (Fovista ®), en attente de validation, permettrait de traiter les formes de ces DMLA résistantes aux produits injectés actuellement.
Tabac et hérédité
Pour l’heure, il n’existe pas de médicaments pour soigner la DMLA atrophique. Cependant, «des traitements sont en fin d’étude, dévoile le Dr Isabelle Aknin, ophtalmologue spécialisée en pathologies rétiniennes. Ainsi le Lampalizumab
qui vise à améliorer le métabolisme local pourrait sortir courant 2017. Une autre piste consiste en la greffe de cellules souches. Des chercheurs ont réussi à trouver le messager qui permet à la cellule-souche de se transformer en cellule d’épithélium pigmentaire (NDLR : la couche externe pigmentée de la rétine) ou en cellule de photorécepteur. Pour résumer, l’objectif serait de remplacer les
cellules qui font défaut. On peut espérer que cela sera au point d’ici une dizaine d’années.» Aujourd’hui, les seuls leviers contre la DMLA sont la prévention. L’hérédité est un indicateur dont il faut tenir compte : « Si un parent présente cette pathologie, quelle que soit sa forme, mieux vaut consulter régulièrement.» Autres facteurs de risque, le tabac et le surpoids. « Ils augmentent considérablement le risque de développer une DMLA», commente le Dr Isabelle Aknin.
Fruits et légumes verts et orange
Mais, il existe aussi des facteurs de protection. La praticienne conseille ainsi d’être attentif au contenu de son assiette. Aliments riches en vitamine C, en vitamine E, en Oméga 3, poisson, légumineuses ou encore germes de blé sont bénéfiques. Du côté des fruits et légumes, on peut privilégier ceux qui contiennent des pigments maculaires (lutéine et zéaxanthine) qui protègent la rétine par leur action antioxydante. On retrouve ainsi la lutéine dans ce qui est vert comme les avocats, les épinards ou encore les brocolis. La zéaxanthine est quant à elle présente dans ce qui est orange : abricots, courges, etc. À partir de 55 ans, il faudrait consulter un ophtalmologue une fois tous les deux ans (s’il n’y a pas de problème particulier). Dès que la DMLA est diagnostiquée, les contrôles doivent être plus réguliers, sur indication du professionnel de santé.
« Un nouveau traitement pourrait sortir courant » Dr Isabelle Aknin Ophtalmologue spécialisée en pathologies rétiniennes