« Les citoyens doivent prendre leurs responsabilités »
L’université de l’association Anticor, qui combat la corruption en politique, commence aujourd’hui dans la capitale azuréenne. Son président niçois, Jean-Christophe Picard, lance un appel aux électeurs
Jean-Christophe Picard, président national d’Anticor et de ses 1500 adhérents depuis 2015, est niçois. Il est, avec Éric Halphen et Séverine Tessier, l’un des fondateurs de cette association qui lutte contre la corruption et veut rétablir l’éthique en politique. Aujourd’hui, l’université d’Anticor, ouverte au public, s’installe dans la capitale azuréenne jusqu’à demain soir, avec plus de 200 personnes attendues. Sur le thème «Justice, médias, politique… Que changer pour tout changer?», pour imposer une charte éthique aux candidats de la présidentielle…
Pourquoi Anticor? Le point de départ, c’est le avril . C’est là qu’est née notre réflexion à des solutions pour réhabiliter la politique… Ça fait déjà ans que nous travaillons sur plusieurs axes d’action.
Cette université, ça sert à quoi? Le problème, c’est qu’aucun candidat ne se positionne sur les thèmes de la corruption ou de la lutte contre la fraude fiscale. Ils préfèrent se positionner sur le burkini ou sur nos origines gauloises… Or, ce sont des thèmes primordiaux. Ce sont des milliards d’euros qui sortent chaque année de notre pays. L’équivalent du déficit de la France! Il faut que ces thématiques deviennent des enjeux de la campagne. D’où cette université. Pour éviter le vote défouloir, il faut proposer de changer des pratiques politiques, mais aussi des lois. Voire la Constitution…
Les politiques ne sont-ils pas à même d’éviter ce vote défouloir? En , il y avait au moins une sorte de prise de conscience. Le FN au tour, c’était la stupeur. Là, on nous annonce Marine Le Pen au tour depuis des mois, mais tout va bien! Les politiques ne prennent pas conscience de la gravité de la situation et ne se remettent pas en question.
Pourquoi cet immobilisme? Il y a un manque de renouvellement de la classe politique. Les élus d’aujourd’hui sont d’anciens collaborateurs d’élus! Il y a une vraie coupure entre les élus et les vrais gens. Trop de privilèges. Il faut que les élus montrent l’exemple.
Comment faire? Pourquoi pas une prime à l’éthique? Quelqu’un qui n’aurait pas de casier, ne pratiquerait pas le cumul des mandats, qui serait complètement transparent sur ses notes de frais… Que ce candidat soit récompensé! Une charte éthique qui s’adresserait non pas aux élus, mais aux électeurs. Car si nos élus sont à leur poste aujourd’hui, c’est aussi la responsabilité des citoyens! Le maire de LevalloisPerret… Il est élu par les citoyens au premier tour! Le maire de Puteaux, qui offre cadeaux et avantages à ses habitants et que nous avons épinglé alors que Mediapart révélait la découverte à son domicile de lingots d’or, est réélu avec % des voix! Parce que les citoyens ont cédé au clientélisme. Le citoyen doit prendre ses responsabilités!
Comment, concrètement? On demande aux citoyens de s’engager à voter selon des critères d’honnêteté, de transparence… En fonction de dix points différents. En fait, on voudrait faire le même coup que Nicolas Hulot en . Faire en sorte que ces critères éthiques s’imposent par le nombre de signatures. Le texte, mis en ligne le septembre sur change.org, en a recueilli pour l’instant.
Contre la corruption, des gardefous existent, quand même… C’est plus difficile… Mais il y a encore du travail! Pourquoi l’immunité existe-t-elle encore pour des actes commis sans lien avec l’exercice de fonctions politiques? Ce n’est pas normal. Il faut avancer dans la législation. Et actuellement, nous avons une trentaine de plaintes en cours…
À Nice, il y a de quoi faire? C’est une belle revanche que l’université d’Anticor se tienne à Nice! Car on a tellement entendu parler de la ville à travers des affaires de prise illégale d’intérêt, de gestion de fait… Là, on va en parler autrement. Dans les AlpesMaritimes, on a chaque année cinq ou six plaintes en cours… 1.UniversitéSt-Jean-d’Angély,24av.desDiables-bleus.