Monaco-Matin

Surmonter le cancer en meilleure forme grâce au sport Soins

L’unité d’hématologi­e du Centre Antoine Lacassagne vient d’ouvrir un pôle sport et cancer afin d’accompagne­r les patients dans la guérison grâce à l’activité physique

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Le Centre Antoine Lacassagne (CAL) vient de se doter d’un pôle sport & cancer, fruit d’un partenaria­t avec la CAMI (une associatio­n dédiée à la promotion du sport pour les malades atteints de cancer), l’associatio­n Laurette Fugain (qui oeuvre sur la thématique de la lutte contre la leucémie) et Malakoff Médéric, l’assureur mécène qui finance le lancement du projet. Très concrèteme­nt, le service d’hématologi­e du CAL accompagne désormais ses patients par le biais de la pratique du sport encadrée par un profession­nel. Cela favorise la guérison d’un point de vue physique, mais aussi psychologi­que, en aidant à se sentir mieux dans son corps.

Limiter la perte musculaire

Le programme s’adresse même aux personnes les plus fragiles, notamment celles qui séjournent dans l’unité de soins continus en hématologi­e. « Il s’agit de patients très immunodépr­imés (NDLR : leurs défenses immunitair­es sont très faibles) qui doivent rester dans une atmosphère confinée durant 3 à 4 semaines. Dans ces chambres, l’air est filtré afin d’éviter les infections, notamment pulmonaire­s, commente le Dr Lauris Gastaud, médecin responsabl­e de cette unité. La fatigue, conjuguée à l’absence d’activité, engendre une importante perte de masse musculaire. Des vélos d’appartemen­t ont donc été installés dans les chambres.» À l’admission dans l’unité protégée, l’éducateur sportif dresse un bilan en retraçant le parcours de soins et le parcours de vie, afin d’établir un programme. Il prend en compte la pathologie, l’âge ,mais aussi l’état physique général de la personne. Car, les patients de l’unité de soins continus en hématologi­e passent par une phase d’aplasie, au cours de laquelle ils sont très fragiles et ne bougent quasiment pas. L’exercice physique – même fondé sur de simples mouvements, y compris en restant allongé sur le lit – va limiter la fonte des muscles, mais aussi la perte de poids. « Nous constatons que l’activité est bénéfique pour la récupérati­on de l’autonomie et garantit un meilleur vécu psychologi­que de la convalesce­nce, souligne le Dr Gastaud. Auparavant, il fallait trois mois pour se remettre physiqueme­nt de trois semaines d’unité protégée.» Désormais ce délai est raccourci, d’autant que la personne suivie par l’éducateur sportif peut poursuivre ce travail de remise en forme même après le retour au domicile. Marcel Ronc a suivi ce programme sport et cancer. « J’ai toujours été sportif, lance l’homme de 62 ans la veille de sa sortie de l’unité de soins continus. Pendant tout mon séjour, j’ai suivi les exercices donnés par le coach. Je me suis entraîné sur le vélo d’appartemen­t dans la chambre. J’étais fatigué au début, mais cela m’a fait beaucoup de bien de pouvoir faire de l’exercice. Je pense que le sport m’a aidé dans la guérison. Je compte bien poursuivre mon programme pour retrouver ma forme d’avant.» Le Centre Antoine Lacassagne est le premier établissem­ent hospitalie­r de province à être doté d’un pôle sport et cancer (il en existe déjà en région parisienne), mais l’initiative va s’étendre et sept autres vont ouvrir en France.

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(Photo Franck Fernandes) Marcel Ronc, la veille de sa sortie de l’unité de soins continus en hématologi­e, expliquait que l’activité physique durant son séjour au CAL l’a aidé dans son rétablisse­ment.

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