Monaco-Matin

IVG : un droit pour toutes mais un acte jamais anodin Actu

En France, n’importe quelle femme a la possibilit­é d’interrompr­e une grossesse non désirée. Un acte qu’elle peut réaliser en cabinet ou dans un centre périnatal comme celui de Menton

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Parce qu’on est trop jeune. Parce qu’on a déjà des enfants. Ou simplement parce que ce n’est pas le moment. A chaque IVG (interrupti­on volontaire de grossesse) sa raison. Elle est intime, personnell­e. En France, toute femme, quel que soit son âge (y compris si elle est mineure) ou sa nationalit­é, a le droit d’interrompr­e une grossesse, un droit issu de la loi Veil de 1975. Le 28 septembre est la journée internatio­nale pour le droit à l’avortement. Le centre de périnatali­té de Menton accueille ces femmes qui désirent avorter. Les règles sont strictes. Elles ont jusqu’à la 12e semaine de grossesse, soit la 14e semaine d’aménohrée (depuis les dernières règles). Au début de l’année 2016, la loi a été modifiée pour supprimer le délai de réflexion d’une semaine. Le centre périnatal de l’hôpital La Palmosa de Menton reçoit environ 150 femmes chaque année qui ne souhaitent pas mener à terme leur grossesse. Ainsi, une patiente qui se rend au centre, soit spontanéme­nt soit après avoir été adressée par son médecin traitant, son gynécologu­e, le Planning familial ou encore la PMI (Protection maternelle et infantile), rencontre le Dr Georgia Martiny, chef du service de gynécologi­e-obstétriqu­e du centre périnatal ou la sagefemme, Madelyne Moreaux.

Médicament­s ou chirurgie

« Nous procédons d’abord à un entretien au cours duquel nous évoquons ses antécédent­s, mais aussi la contracept­ion, explique le Dr Martiny. Ensuite, nous réalisons une échographi­e de datation afin d’établir la date de début de grossesse pour vérifier que nous sommes toujours dans les délais.» La mesure est importante car elle détermine ensuite la prise en charge. Jusqu’à la fin de la 5e semaine de grossesse (7e semaine d’aménhorée), on peut procéder à une IVG médicament­euse. « Nous donnons le premier comprimé (de la mifépristo­ne) à la patiente, qui prend le suivant (du misoprosto­l) chez elle, deux jours après. Ils ont pour effet de mettre fin à la grossesse, puis d’expulser l’embryon. Les mineures et les patientes qui habitent loin du centre de périnatali­té sont hospitalis­ées en ambulatoir­e pour la seconde prise médicament­euse, au cas où il y aurait des complicati­ons type saignement­s importants », précise le Dr Martiny. Si la grossesse est de plus de 5 semaines, il sera procédé à une IVG chirurgica­le sous anesthésie (après dilatation du col de l’utérus, l’oeuf est aspiré). La patiente ne reste que quelques heures à l’hôpital. Une consultati­on obligatoir­e est prévue 15 jours après l’avortement. L’occasion de reparler de contracept­ion et le cas échéant de procéder directemen­t à la pose d’un stérilet, d’un implant contracept­if ou de lui prescrire une pillule. Il est conseillé d’attendre environ deux semaines avant de pouvoir mettre un tampon, prendre des bains ou avoir des relations sexuelles, le temps que le col de l’utérus se referme afin d’éviter les infections. A part cela, on ne note pas d’autres conséquenc­es. «Il arrive très rarement qu’une patiente ressente le besoin d’un soutien psychologi­que. Dans ce cas, nous l’adressons à un profession­nel », dévoile le Dr Martiny. La responsabl­e du centre périnatal constate qu’ «ilya encore un défaut d’informatio­n. Beaucoup de femmes n’utilisent pas de contracept­ion, pas seulement des jeunes filles, car on reçoit aussi des patientes d’une quarantain­e d’années qui pensent ne plus pouvoir tomber enceinte, à tort. Parfois, elles se méfient de la pilule à cause des polémiques dont on a parlé ces dernières années. Pour celles qui ne souhaitent pas la prendre, elles ont d’autres solutions (stérilet, implant, anneau contracept­if, préservati­f). Par ailleurs, nous remarquons qu’elles sont nombreuses à ne pas être régulièrem­ent suivies par un gynécologu­e, elles n’ont donc pas toujours l’occasion de parler de contracept­ion avec un profession­nel. » Rens sur www.ivg.social-sante.gouv.fr

 ?? (Photo Ax.T.) ?? A Menton, le centre périnatal de la Palmosa pratique environ  IVG par an (dont % médicament­euses). Les patientes sont reçues par le Dr Georgia Martiny (en blouse blanche), chef du service, ou par la sagefemme Madelyne Moreaux (à gauche).
(Photo Ax.T.) A Menton, le centre périnatal de la Palmosa pratique environ  IVG par an (dont % médicament­euses). Les patientes sont reçues par le Dr Georgia Martiny (en blouse blanche), chef du service, ou par la sagefemme Madelyne Moreaux (à gauche).
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