Un traumatisme toujours présent
Dans la nuit du 3 au 4 octobre 2015, leurs destins basculaient. Retour sur un drame qui a bouleversé durablement notre région
Un an demain. Dans la nuit du 3 au 4 octobre 2015, un déluge meurtrier, d’une violence inédite, s’abattait sur la Côte d’Azur. Plus les heures passaient, plus le département s’enfonçait dans le drame, au même rythme que la montée des eaux. Jusqu’à découvrir au petit matin du 4 octobre et dans les jours qui ont suivi le tragique bilan de vingt morts. Des gens noyés dans leurs voitures, leur maison, leur parking et même, aussi inconcevable que cela puisse être, trois morts dans une maison de retraite. Une alerte défaillante, comme à Biot, a vraisemblablement alourdi le bilan. Mandelieu-la-Napoule, Biot, Cannes, Valbonne, Antibes, Golfe-Juan : partout des drames, la désolation. Des étendues d’eau submergeant les demeures, Marineland, une grosse centaine d’entreprises. Le bilan est terrible : 65 000 sinistrés, plus de 600 millions d’euros de dégâts matériels. Et tellement de souvenirs personnels emportés, détruits par les flots et la boue. Les images du désastre avaient fait le tour du monde. Le président Hollande s’était déplacé sur les lieux le matin du drame. L’émotion, considérable, avait entraîné une solidarité sans limites, forçant le respect et l’admiration. Pour les sapeurs-pompiers, la Sécurité civile, les hommes et femmes d’EDF, des Telecoms, entre autres. Et aussi pour ces centaines de volontaires, armés de pelles et de seaux, qui se sont bousculés pour aider des vies de guingois à se remettre dans le bon sens. Qui proposant un logement, qui des vêtements, qui des affaires de classe, qui proposant gratuitement ses talents d’électricien ou de plombier. Que de beaux moments, succédant à l’horreur de cette nuit d’octobre. Des dons ont afflué. Votre quotidien a, dès le lendemain du drame, cherché à fédérer ces bonnes volontés se manifestant dans le monde entier. Aujourd’hui, un touriste aurait du mal à repérer les cicatrices du drame. Pas les Azuréens. L’État s’est porté au secours de la région sinistrée, les assurances ont fonctionné à plein régime, les chantiers ont succédé aux chantiers. Certaines maisons ne pourront hélas jamais être reconstruites, car trop exposées, comme dans le « hameau fantôme » du Carimaï au Cannet. Des entreprises ont déposé la clé sous la porte. D’autres s’inquiètent d’un classement en zone inconstructible. Mais au bout du bout, restent ces âmes inconsolables. La douleur infinie de ceux qui ont perdu leurs proches. Un an après, des leçons ont-elles été tirées de ce drame ? Ces enseignements ont-ils déjà permis de mener les travaux permettant d’éviter qu’une telle tragédie humaine ne se reproduise demain? Les dons sont-ils parvenus là où ils étaient le plus attendus? Le bilan est contrasté.