Récit d’une course folle minute par minute
À partir d’images tirées du réseau de vidéosurveillance de la Ville de Nice et du rapport de la sous-direction antiterroriste, on connaît désormais avec précision le déroulement de l’attaque
Deux minutes et dix-neuf secondes. C’est le temps qu’a mis Mohamed Lahouaiej-Bouhlel pour tuer 86 personnes et en blesser plusieurs centaines, le 14 juillet dernier sur la promenade des Anglais. Plus que les 45 secondes évoquées dans les heures qui ont suivi l’attentat. Au total, il faudra 4 minutes et 17 secondes pour mettre fin à la course meurtrière du chauffeur assassin. Moins de 5 minutes. C’est l’effroyable précision qui ressort des fuites du rapport de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) révélées par plusieurs confrères de médias nationaux ces derniers jours. Un déroulé qui précise que c’est parce que le camion « a calé en raison d’un élément extérieur » que les policiers ont pu ouvrir le feu. Et mettre fin au carnage.
La voix de la revendication
Autre révélation récente de l’enquête, on connaît désormais le nom du porteparole de Daesh qui avait revendiqué l’attentat de Nice, deux jours plus tard. Il s’agit d’Adrien Guihal, dit Abou Oussama, 31 ans. Un Parisien connu des services pour « son implication au sein des organes médiatiques de Daesh », précise le journal Le Parisien. Les enquêteurs l’auraient formellement identifié à partir des fichiers sonores diffusés via la messagerie cryptée Telegram. Daesh avait revendiqué l’acte «d’un soldat du califat» qui a mené « une opération spéciale en utilisant un poids lourd» contre les citoyens de la «France croisée». Sans que ce terroriste ait fait une déclaration d’allégeance. Une première.