La justice enquête sur les responsabilités
Nombreux sont ceux qui ne peuvent se contenter d’invoquer la fatalité. Alors ils ont saisi la justice. Comme à Biot, où le dépôt de plainte de deux familles, à l’image de Sandrine et Denis Delaup (lire page suivante), a provoqué l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour homicide involontaire dans l’affaire de la maison de retraite le Clos Saint-Grégoire. « Il y a eu trois décès. On n’est pas censé mourir brutalement par accident dans une maison de retraite. Les mécanismes de sécurité ont-ils fonctionné, le personnel était-il suffisant, les inondations précédentes ont-elles été prises en compte?» s’interroge Jean-François Gonzalez, avocat de la famille. Des auditions du personnel de la résidence, par la brigade de recherches de la gendarmerie de Cannes, ont été menées. Le laserscan a été mobilisé pour modéliser chaque coin de la maison de retraite. Les services chargés de l’aménagement du vallon des Combes ont également été entendus. Depuis, un juge d’instruction, Saïda Kelati, a été nommé. Comment une maison de retraite dont le rez-de-chaussée avait déjà été inondé à plusieurs reprises, où des vies avaient déjà été menacées, a-t-elle pu continuer à fonctionner ? Pourquoi les résidents ont-ils été laissés au rez-de-chaussée ? Quelles responsabilités ? Faut-il chercher du côté du maire, des pouvoirs publics, du groupe gérant la résidence ? Était-ce réellement imprévisible? La justice avance. Sous commissions rogatoires, les premières gardes à vue devraient logiquement intervenir dans les mois qui viennent. Au camping du Pylône à Antibes, la mort d’une sexagénaire anglaise, Linda Martinez, a également suscité une enquête préliminaire confiée au commissariat d’Antibes. De leur côté, les résidents de la résidence du Cap Vert, à Mandelieu, se sont constitués en collectif. Vingt-six dépôts de plainte ont été déposés au tribunal de grande instance de Grasse, notamment pour homicide involontaire et mise en danger de la vie d’autrui. Le départ de deux juges d’instruction au TGI de Grasse, et l’arrivée des nouveaux, installés ... mardi, soit un an tout juste après les inondations, risque de retarder un peu l’instruction. Mais elle reprendra rapidement sous la houlette des nouveaux magistrats.