Monaco-Matin

Douce France...

À la peine en Europe, le Gym se régale en championna­t et vise la pole avant la trêve internatio­nale

- VINCENT MENICHINI

C’est un mal propre à la Ligue 1 et aux équipes qui la composent. Cela fait des années que ça dure, sans qu’on ne soit en mesure de définir le réel problème qui escorte les clubs français en Ligue Europa. « Ce serait trop long à expliquer », soupire Lucien Favre qui, visiblemen­t, a une idée en tête qu’il préfère pour l’heure garder enfouie. L’OGC Nice joue les premiers rôles en championna­t, régale la plupart du temps, mais il n’a pas existé contre Schalke 04 et pris une leçon de réalisme à Krasnodar. Les raisons ? Elles sont multiples, mais pas si simples à analyser. On a tenté de décrypter ce paradoxe à la française.

Un manque d’expérience

Le Gym manque certes de vécu Europe, ce qui ne l’oblige pas à prendre des buts gaguesques comme ce fut le cas jeudi dernier en Russie. « On concède cinq occasions et on en prend cinq », résume Valentin Eysseric. Adepte du franc-parler, Lucien Favre ne veut pas entendre parler de fatigue (7 matchs en 21 jours tout de même !). « Ce n’est pas une excuse, lance-t-il. Il y a des erreurs de positionne­ment sur chaque but. La réalité est là ! Il faut vite corriger cela. C’est la première fois qu’on en fait autant. » Impression­nant depuis ses débuts, Sarr a pris le bouillon, tandis que Baysse et Dante ont coulé ensemble, ce qui ne leur était encore jamais arrivé. Quand

les cadres tanguent, la maison s’écroule. A leur décharge, ils ont joué tous les matchs en intégralit­é depuis trois semaines. Le retour de Le Marchand en janvier pourrait les soulager, mais il faudrait un miracle pour que la Ligue Europa soit encore d’actualité. De leurs côtés, Cardinale, Dalbert, Koziello et Seri découvrent l’Europe. On les voit moins rayonnants que sur les pelouses de Ligue 1. « C’est l’apprentiss­age » , est la nouvelle phrase à la mode

dans les rangs du club. Une formule défendable, même si elle ne fait pas remonter la cote de notre championna­t en dehors des frontières. « L’Europe, c’est encore plus physique, admet Eysseric dont l’expérience avec Saint-Etienne de la saison dernière semble profitable. On a une équipe jeune. On a proposé du jeu, mais ça ne suffit pas. » Dans le domaine athlétique, le Gym affiche certaines failles qui ne pardonnent pas en milieu de semaine.

« Dans les duels, on a eu du mal» , glisse Favre qui ne serait pas contre l’arrivée d’un milieu défensif susceptibl­e de combler ce manque lors du prochain mercato. Et si le début de saison en championna­t était un trompe-l’oeil et le fruit d’une réussite maximale ? Invaincu après sept journées, le Gym n’a survolé aucun de ses matchs, mais n’a rien volé. C’est une équipe joueuse, portée sur l’offensive et guidée par Mario Balotelli. Du caviar qui se déguste

à l’Allianz... Or, Lucien Favre n’a jamais sauté au plafond les soirs de victoire. Il sait son équipe portée par des vents favorables en Ligue 1, tout l’inverse de ce qu’elle vit sur la scène européenne. « Il faut oublier, ne penser qu’à Lorient. C’est notre préoccupat­ion principale. C’est motivant d’être en haut, tout le monde a envie d’y rester. Le bilan demeure très positif. » Enfin, bonne nouvelle, aujourd’hui, c’est la Ligue 1 !

 ?? (Photo EPA/MAXPPP) ?? Balotelli, Belhanda, Dalbert et Sarr tournés vers un objectif commun : la place de leader.
(Photo EPA/MAXPPP) Balotelli, Belhanda, Dalbert et Sarr tournés vers un objectif commun : la place de leader.

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