collections pour siècle à Cannes
Samedi 22 octobre, dès 13 heures, Azur Enchères déclinera le XXe siècle en quatre actes uniques
On a eu beaucoup de chance cette année avec nos ventes d’octobre autour du XXe siècle!», reconnaît Me Julien Pichon. «Quatre collections avec de véritables univers autour, plus que des objets…» Le 22 octobre prochain, Azur Enchères Cannes procédera – au lendemaind’uneventeclassique–à ladispersiondepansdel’artetlaculture du siècle dernier. Le design de François Thévenin d’abord. «C’est la première fois que sortent sur le marché autant d’oeuvresdel’artiste.C’estunpeuunevente hommage, vu le nombre de lots et le fait qu’il est décédé à la mi-juillet. » Déjà dans les cartons avant la triste nouvelle, la vacation compile l’ensemble du mobilier – et de l’immobilier – du clos du Paradis à Cannes, voué à la destruction. Peuavantsamort,Théveninavaitpu revenir avec Me Pichon sur «l’esprit» de ce gros chantier sur les hauteursdeCannesaudébutdesannées90.Unecommandesurmesure réaliséeencollaborationavecl’architecte Savin Couëlle. Ou l’histoire «fusionnelle» d’unbinôme,commesouventavecThévenin,puisqu’iloeuvra aussi avec Jacques Couëlle (le père) surles«maisonspaysage».Thévenin dont Azur Enchères avait d’ailleurs déjà réalisé la vente d’une bibliothèque des années 70, conçue avec sa femme Sido, en 2008. Collection Thévenin à laquelle s’ajoutent celles de T’ang Haywen, R. C. (galerie Knoll de Nice) et Lahmani (céramiques de Vallauris).
La commande réalisée pour le clos du Paradis était-elle symbolique de l’oeuvre de François Thévenin? Oui assez. C’est du mobilier organique, ou biomorphique, qui reprend les motifs naturalistes, végétaux, même si il y a des figures par moment. Ce travail vient se coller à l’architecture et on retrouve le côté initiatique des “maisons paysage”, qui se fondent dans leur environnement.
Un univers sur mesure... Donc difficile à transposer? C’est facile pour les éléments mobiliers – tables, chaises, tables basses, poignées de porte embrasses de rideaux – mais un peu plus compliqué pour
les portes et rambardes réalisées sur mesure. On a repris certains éléments mais dans le démontage ça a été très compliqué. C’est pour ça qu’on a fait un reportage photo sur place, pour bien montrer aux futurs acquéreurs – ou clients – les spécificités du lieu.
Un autre axe de votre vente sera consacré à T’ang Haywen… C’est notre troisième vente T’ang Haywen, une vente intermédiaire qui s’enchaînera sur une vente très importante, en , où on présentera une cinquantaine d’oeuvres uniques de l’artiste.
T’ang Haywen et son ayant droit Philippe Koutouzis font l’objet
de quelques controverses. Êtes-vous parés à cela? Il y a parfois des soucis au niveau des provenances et de l’authentification, mais nous, on travaille avec la personne qui fait le catalogue raisonné et est l’ayant droit de l’artiste (Philippe Koutouzis). Il ne fait pas l’unanimité mais c’est celui qui a le plus d’archives, le plus de connaissances, et qui défend le mieux l’artiste.
Et l’artiste a le vent en poupe... Oui, et puis on continue notre ligne de conduite dans le sens où c’est une seule et même collection, donc on n’a aucun souci et pas de multiprovenance. On travaille en confiance et on est en dehors des conflits d’intérêt. Et puis les oeuvres, par leur qualité, parlent d’elles-mêmes.
Notez-vous une fidélité chez les acheteurs et collectionneurs? Oui, et surtout des gens qui commencent à s’y intéresser. On va rencontrer de nouveaux collectionneurs puisqu’on propose des petites oeuvres avec des prix extrêmement abordables. Des formats A en diptyque.
Vous dispersez également la collection R. C. … Oui, les propriétaires de la galerie Knoll International, dans les années à à Nice, qui ont collaboré avec leur amie Denise Renée (galeriste) qui a fait toute la promotion du cinétisme. Ce sont des oeuvres uniques [voir Vasarely et Yvaral, en haut, respectivement à gauche et à droite, Ndlr] sur le marché et une collection locale qu’on prolongera en avec les arts primitifs. On va développer un nouveau département.
Et la collection Lahmani? C’était un couple de collectionneurs qui a quitté la région et vend sa collection de céramiques autour des grands noms de Vallauris.