Monaco-Matin

Un an après, sur le chemin des stigmates des inondation­s

Comme le montre notre reportage photo, il ne reste plus guère de traces des dégâts matériels du drame du 3 octobre 2015. Le traumatism­e, lui, reste en revanche bien présent dans les têtes

- E. G. Reportage photo : Franz CHAVAROCHE fchavaroch­e@nicematin.fr

Il aura fallu une énergie folle. Celle des sapeurs-pompiers du départemen­t. Celle de ces renforts qui ont convergé de toute la France vers ce départemen­t sinistré. Celles des équipes de l’ONF, de Force, des associatio­ns de protection civile, de l’armée, et de ces centaines de bras anonymes venus spontanéme­nt prêter main-forte pour pomper l’eau, déblayer, racler la boue et faire finalement place nette. Il aura fallu du tempsetbea­ucoupd’argentpour­que les communes de l’ouest du départemen­t retrouvent leur visage d’avant. A Cannes, dans ce quartier République où le bitume de la chaussée ressemblai­t à un tapis mal déroulé (6). A Biot, où l’atelier de carrelage de Joachim semblait avoir été bombardé (5),etoùlespro­priétésdus­entierde la Brague avaient été ensevelies sous les débris de toute sorte (3). A Mandelieu, où  euros de travaux ont été nécessaire­s pour remettre en état le restaurant du camping de l’Argentière (1). Cette fois en vain. Un arrêté de fermeture a réduit à néant tous ces efforts. On ne sort pas indemne d’une telle catastroph­e. Même si le temps a permis d’en effacerles­stigmates.Ilresterat­oujoursle traumatism­e. Jean et Danièle Lagana, Biotois, ne seront pas chez eux à la date anniversai­re des inondation­s (/). Trop peur queçarecom­mence.Ilshabiten­tpourtantd­ansleurvil­ladepuisfé­vrier etviennent­depasserce­tteannéeàl­a retaper. «Ce soir-là, nous étions coincés,aucuneposs­ibilitédes­ortir.Lapeur denotrevie.Alorspasqu­estiondere­ster ici. Mon mari est parti depuis quelques jours en Thaïlande, je vais le rejoindre», nous expliquait il y a quelques jours Danièle. Pour elle, si les traces de la catastroph­e ont disparu, sescausesn’ontpourtan­tpasététra­itées: «Rien n’a été fait. Alors nous ne voulonsplu­sêtreici,risquerder­evivre ce qui s’est passé.»

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Les éléments déchaînés avaient ravagé cette pépinière, et y avaient même fait échouer une Ferrari. Douze mois plus tard, elle a retrouvé son aspect d’origine.
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