Montebourg fait le pari de la primaire
L’ex-ministre de l’Économie, qui s’est déclaré candidat hier soir, battrait Hollande… mais pas Valls, selon notre sondage BVA-Salesforce-Orange
Voilà qui devrait clarifier les choses. La déclaration de candidature d’Arnaud Montebourg à la primaire de la gauche, ainsi que l’annonce des modalités précises par le Conseil national du Parti socialiste (lire ci-dessous), vont selon toute vraisemblance rendre ce scrutin, encore lointain, plus concret pour les Français. Car jusqu’ici, c’était le grand flou, comme en témoigne notre sondage BVA-SalesforceOrange pour la presse régionale (1) : on y découvre qu’un tiers d’entre eux est intéressé par la primaire à gauche… mais seulement 4 % iraient voter si le scrutin avait lieu dimanche prochain.
Un Français sur trois intéressé…
Qu’elle se déroule à droite ou gauche, la primaire intéresse tout autant les Français. Pour celle de la gauche, ils se déclarent intéressés pour 32% d’entre eux. (12% se disent « beaucoup intéressés » ,20% «assez».) Pour la primaire de la droite, ils étaient certes légèrement plus nombreux (35%) à exprimer leur intérêt (notre sondage paru le 24 septembre). Mais la primaire de la droite occupant actuellement l’espace médiatique, ceci explique peut-être cela. Et ce pourcentage de 44% parmi les personnes sondées qui déclarent « ne pas s’intéresser du tout» à la primaire à gauche.
...sans vouloir voter
En revanche, ce n’est plus du tout la même affaire quand on demande aux personnes sondées si elles envisagent d’aller effectivement voter pour cette primaire à gauche. Seulement 4% d’entre elles se déclarent prêtes… Soit un potentiel de 1,8million de votants contre 3,5millions d’électeurs potentiels donnés pour la primaire de droite. Et la région Paca ne se distingue pas du reste du pays, contrairement à la primaire à droite où elle apparaissait comme la plus mobilisée des régions (12% d’intentions de vote). Un manque de motivation qui s’explique sans doute, en partie, par le flou entourant encore ce scrutin. Mais aussi par sa date plus lointaine dans le calendrier.
Hollande candidat: avantage Montebourg
En l’absence pour le moment de liste de candidats officiels, deux hypothèses ont été retenues pour le sondage. Dans la première, où le chef de l’État serait candidat à la primaire, il l’emporterait au 1er tour (43% des suffrages) devant Arnaud Montebourg (33%) et Benoît Hamon (14%). En revanche, au 2nd tour, François Hollande (48%) serait battu par son ancien ministre de l’Economie (52%). Lequel recevrait le soutien des sympathisants de la gauche hors PS et du report de voix des électeurs de Benoît Hamon. Il raflerait aussi les voix des jeunes (65% des moins de 35 ans). Tandis que François Hollande regrouperait autour de lui 69% des sympathisants socialistes.
Valls candidat: Valls vainqueur
Dans l’hypothèse où François Hollande ne serait pas candidat, mais son actuel Premier ministre présent, ce dernier se trouverait en tête au 1er tour avec 44% des suffrages. Suivi d’Arnaud Montebourg (31%), Benoît Hamon tenant toujours la 3e place (14%). Au 2nd tour, Manuel Valls sortirait également vainqueur, mais l’écart se resserrerait avec Arnaud Montebourg: 51% pour le premier, 49% pour le second. À noter que Manuel Valls mobiliserait 66 % des sympathisants PS tandis qu’Arnaud Montebourg ferait lui, sans surprise, le plein des électeurs de la gauche hors PS (80 % d’entre eux). 1. Enquête réalisée par Internet du 13 au 20 septembre auprès de 9 255 personnes inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas.