Ils gagnent la Grèce en kayak… et continuent!
Les deux photographes professionnels monégasques se sont lancés dans ce périple sportif et humain en avril. Après cinq mois de mer, ils s’apprêtent à poursuivre à vélo jusqu’à la Mongolie
Le 24 avril dernier, Nathalie et Alain Antognelli, deux photographes professionnels monégasques épris de grands espaces, quittaient le confort de la Principauté pour rejoindre Athènes en kayak de mer – dans un premier temps [lire nos éditions du 25 avril dernier], puis la Mongolie en vélo couché comme second objectif
(lire ci-dessous).
Arrivés au terme de la première étape de leur périple baptisé «The route», Nathalie et Alain nous relatent cette aventure hors du commun. Cinq mois d’efforts, n’ayant touché terre que le 15 septembre à Athènes, après 88 jours de mer et 1500 milles (2800 km) de navigation. « La patience et une bonne condition physique ont été les maîtres mots de cette navigation. Nos partenaires nous ayant suivis sur ce projet, nous avons été plus que satisfaits de partir avec le même matériel que celui utilisé lors de nos navigations au Groenland. Le compartiment étanche des kayaks a été légèrement modifié, sachant que chacun emporte 50 à 60 kg de matériel. Les jours navigables, nous parcourons 16 à 27 milles nautiques (30 à 50 km). Pour cela, il nous faut pagayer de 7 à 8 heures. Une analyse préalable du littoral via Google Earth nous permet d’identifier les lieux où nous pouvons toucher terre, ainsi que les plages peu fréquentées où il est possible de passer la nuit. Nous bénéficions du support d’un routeur professionnel qui nous informe de la situation météo du jour et nous prévient de l’arrivée des perturbations. Cela nous permet de prendre les devants et de nous positionner à terre dans un lieu approprié.» « En Italie, nous avons sollicité à plusieurs reprises l’aide des clubs de la Lega Navale Italiana. Nous mettons à profit ces périodes pour travailler nos images et mettre à jour le site Internet. Lorsque nous arrivons à proximité des ports à fort trafic tels que Gênes ou Athènes, nous nous appliquons à ne pas perturber le trafic maritime sachant qu’il en va de notre propre sécurité. La traversée de la baie de Naples, le franchissement du détroit de Messine entre la Sicile et la péninsule italienne et le franchissement du canal de Corinthe (habituellement interdit aux embarcations non motorisées) resteront les temps forts de cette navigation. Nous avons bien sûr connu des moments difficiles, des coups de vent, des mers qui en quelques minutes passent de calmes à fortement agitées. C’est dans ces situations qu’il est important de connaître ses limites pour écourter au besoin la navigation. L’expérience et la volonté faisant le reste. Mais la plus grande difficulté de ce parcours aura été de garder le moral sur la partie finale de l’itinéraire où, en raison des coups de vent soutenus qui se succédaient, il nous était impossible de progresser. Si en Italie, entre Naples et Messine, nous pouvions parcourir 430 milles en trois semaines (800 km), en Grèce, sur le même laps de temps, nous ne parvenions pas à progresser ne seraitce que de moitié. Malgré les craintes de notre entourage, nous n’avons rencontré aucun problème de sécurité à terre, bien au contraire, les rencontres se sont avérées fort enrichissantes. Ce qui nous a le plus affectés aura été de constater à quel point l’ensemble des plages encore sauvages du littoral méditerranéen, tous pays confondus, parcs régionaux, criques inaccessibles et autres plages libres, sont envahis de toutes sortes d’objets en matière plastique », concluent nos aventuriers.
Important de connaître ses limites ”