Rixe à Fréjus : de la prison ferme pour Philippe Vardon et ses adversaires
Le tribunal correctionnel de Draguignan a condamné, hier, à six mois de prison ferme Philippe Vardon et les trois autres protagonistes pour les violences qui avaient émaillé la soirée du 30 mars 2014 à Fréjus, au second tour de l’élection de David Rachline. Ce soir-là, sur le parking de la place Paul-Vernet et dans les rues alentour, une rixe avait éclaté entre trois jeunes maghrébins et l’ex-leader identitaire de Nice, désormais conseiller régional FN. Celui-ci a affirmé avoir été reconnu par les trois jeunes, qui l’ont immédiatement pris à partie avec un cric, une manivelle et un démonte-pneu. Ses contradicteurs ont soutenu, au contraire, qu’ils avaient été victimes d’injures racistes, alors qu’ils passaient en voiture sur le parking. Avant de recevoir des coups et d’être gazés avec une grosse bombe lacrymogène, «comme celles des CRS». Les images des caméras de vidéosurveillance de Fréjus ont montré la rixe sous différents angles. Pas de manière suffisamment précise toutefois, pour déterminer si ce n’était pas un couteau que tenait Philippe Vardon, mais les clefs de la voiture de son épouse comme il l’a soutenu. « L’origine de ces violences réciproques demeurera incertaine, a résumé le procureur Michael Darras. Mais les violences, elles sont certaines, ainsi que le démontrent les déclarations de chacun, la vidéosurveillance et les témoignages des policiers municipaux.»
« Jugement délirant »
Le tribunal a suivi d’assez près ses réquisitions pour condamner tous les protagonistes, sans toutefois ordonner de mandat de dépôt à l’encontre de Philippe Vardon qui est donc reparti libre. Au plan civil, celui-ci recevra 700 euros de dommages et intérêts de ses agresseurs, solidairement. Il a en revanche été condamné à verser 700 euros à chacun d’eux. Dénonçant un « jugement objectivement délirant au vu des faits», l’élu a immédiatement fait savoir qu’il allait faire appel.