Monaco-Matin

Rudy Salles : « N. Sarkozy cherche d’abord l’efficacité »

Ce n’est qu’une demi-surprise : le chef de file azuréen de l’UDI, député et maire-adjoint de Nice, va soutenir l’ancien chef de l’Etat lors de la primaire. Il se dit en phase avec ses « positions fortes »

- THIERRY PRUDHON

C’était, quasiment, cousu de fil blanc. Comme beaucoup le pressentai­ent, le député Rudy Salles, chef de file azuréen de l’UDI, a décidé de soutenir Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite et du centre. Alors que les instances nationales de l’UDI ne savent plus trop sur quel pied danser, Jean-Christophe Lagarde ayant luimême semé le trouble en tendant ouvertemen­t la main à Emmanuel Macron, Rudy Salles a opté pour un choix résolument à contre-pied d’une bonne partie des centristes, plutôt sensibles à la modération d’Alain Juppé. « J’ai toujours été favorable à l’idée de la primaire. J’ai moi-même pesé pour que l’UDI y ait un candidat, mais puisque ce n’est pas le cas, je ne me vois pas rester chez moi et ne pas voter, avance en préambule l’élu azuréen. La multiplici­té des candidats à la présidenti­elle serait le meilleur moyen pour la droite d’aller à la débâcle au printemps prochain et de ne pas se qualifier pour le second tour. » Ceci posé, Rudy Salles indique que le soutien à Nicolas Sarkozy s’est imposé à lui pour deux raisons essentiell­es : « Lorsqu’il était Président, il a affronté la plus grande crise mondiale depuis 1929 et il a su prendre les choses en main, la France a fait entendre sa voix dans le monde. En 2010, il a aussi présidé l’Union européenne et il s’est révélé être un Président aux commandes. Dans la situation actuelle, il est celui qui a la capacité de faire face et de redonner à la France sa position de leader. De plus, c’est quelqu’un qui connaît tous les rouages de l’Etat, qui n’aura pas à se roder et sera tout de suite efficace. »

« Pas de désaccord »

Le centriste va même plus loin. « Nicolas Sarkozy ne cherche pas le consensus mais d’abord l’efficacité » et cela lui va très bien : « Je n’ai pas de point particulie­r de désaccord avec lui. Y compris en matière de sécurité, d’immigratio­n et de lutte contre le terrorisme, je suis favorable aux mesures qu’il propose. Il a raison de prendre des positions fortes sur toutes ces questions. » Rudy Salles attend en revanche de Nicolas Sarkozy, s’il est élu, qu’il redéfiniss­e et relance l’Europe à travers un nouveau traité qui la remettra sur pied. « Mais là encore, note-t-il, il faut dire les choses : il nous faut de vraies frontières européenne­s et nous devons affirmer clairement que la Turquie n’entrera pas dans la Communauté. » Vous l’aurez compris, Rudy Salles ne déparera pas aux côtés des très sarkophile­s Christian Estrosi et Eric Ciotti. Même si, assure-t-il, « ce n’est pas par souci de cohésion locale que j’ai fait ce choix, j’en aurais fait un autre que cela n’aurait rien changé à mes relations avec eux ». Un choix, souligne-t-il encore, qui ne remettra pas davantage en cause sa présence au sein d’une UDI aujourd’hui largement juppéiste. « Chacun a ses préférence­s et c’est une bonne chose pour le débat démocratiq­ue. »

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(Photo R. R.) Comme Eric Ciotti et Christian Estrosi, le centriste Rudy Salles a décidé de soutenir Nicolas Sarkozy à la primaire.

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