Mauvais genre...

Au moment précis où rebondit la polémique sur la théorie du genre, les augures de l’éducation nationale prévoient qu’il n’y aura bientôt plus d’autre devoir à la maison que conjugal. Les ados n’auront donc, en rentrant chez eux, aucune obligation les empêchant de regarder la télé jusqu’à ce qu’ils entament une vie de couple. Ensuite, il appartiendra sans doute au législateur de fixer le nombre de fois où, pour ne pas risquer une scène de ménage ou un divorce, Monsieur devra honorer Madame. Puis, des spécialistes calculeront le rythme idéal pour que l’amour trouve son compte sans que se calcine la pizza qui suit. Sachant que, dans cette discipline, les meilleurs élèves ne sont pas ceux qui terminent avant les autres. Les adultes ne mettront pas longtemps pour s’aviser que les devoirs conjugaux sont les plus difficiles bien que, par définition, on puisse les faire à deux et qu’il soit recommandé de copier sur sa voisine. Reste le mot devoir qui n’est peut-être pas le mieux choisi pour évoquer des élans dont la spontanéité garantit l’agrément. Il y a là une nuance de servitude qui n’incite pas toujours à la bagatelle. Peut-être faudra-t-il user d’un autre vocable si l’on ne veut pas que la belle-mère téléphone au mari de sa fille en train de quitter son bureau « n’oublie pas de faire ce soir ton devoir, mon gendre ! ».