Estrosi : les raisons du clash avec la SNCF
Christian Estrosi met la SNCF sous pression en dénonçant un service TER de « mauvaise qualité » et trop coûteux. Les négociations entre les deux parties sont rompues
Le président de la Région Paca a jeté un pavé dans la mare hier en annonçant la rupture des négociations entre le conseil régional et la SNCF. Depuis plusieurs semaines, les deux parties discutaient des termes d’un nouveau contrat d’exploitation des trains express régionaux (TER). « Je reste ouvert à des propositions concrètes et opérationnelles… », assure Christian Estrosi qui ne s’y serait pas pris autrement pour accroître la pression sur la SNCF.
De quoi s’agit-il?
Ce « contrat d’exploitation du réseau régional ferroviaire », conclu en 2007, arrive à terme le 31 décembre. La convention fixe les modalités du service de transport express régional (dessertes, fréquence, etc.). La SNCF est chargée de la mise en oeuvre. Le contrat prévoit que la SNCF établisse un devis annuel, à la charge de la Région. Cela représente 291 millions d’euros sur le dernier exercice.
Quel est le constat de la Région ?
Christian Estrosi s’est livré à une lourde charge, hier à Marseille, dénonçant « un service de mauvaise qualité ». La Région a compté 86 jours de grève depuis le début de l’année, et s’étonne de la pénurie de conducteurs de train à laquelle l’opérateur est confronté. « Chaque jour, près de 40 trains commandés par la Région ne circulent pas », peste Christian Estrosi.
De quoi la SNCF est-elle menacée?
« J’ai décidé de siffler la fin de la
partie et de rompre toute discussion », a répété le patron de la Région. Qui va même plus loin en refusant de régler l’intégralité du devis. Et de citer un audit évaluant à 36 millions d’euros l’écart entre la note présentée par la SNCF et « le service réel ». « Nous ne paierons que ce que nous devons .»
Quel impact pour les usagers des TER ?
Le bras de fer entre la Région et la SNCF ne devrait pas avoir de conséquence sur le service rendu aux usagers du TER, même après l’expiration du contrat. Du côté de la SNCF – qui se refusait à tout commentaire hier –, on estime que le
contrat pourra être prolongé par un avenant. « Les trains continueront à rouler sans convention (...), assure Christian Estrosi, mais la Région ne supportera que le juste coût ».
À terme, peut-on se passer de la SNCF ?
Réflexion sur une ouverture à la
concurrence (possible en 2019), modes de transport alternatifs sur certains tronçons (bus à haut niveau de service), régie régionale de transport ferroviaire – sur le modèle de la ligne Nice-Digne –, partenariats internationaux (Monaco, Italie). Christian Estrosi assure n’écarter aucune piste.