Anciens Présidents : les privilèges réduits
Publiée, hier, en catimini au Journal officiel, la disposition voulue par Hollande prévoit une dégressivité des moyens accordés par l’Etat cinq ans après le départ de l’Elysée
François Hollande, qui avait déjà revu à la baisse le budget de l’Elysée, a aussi décidé, à six mois de l’échéance présidentielle, de limiter les avantages matériels accordés aux anciens chefs de l’Etat, qui coûtent aujourd’hui autour de 10 millions d’euros par an à l’Etat. Un décret publié, hier, au Journal officiel instaure une dégressivité des moyens accordés aux anciens présidents. « Pendant les cinq années qui suivent la cessation de leurs fonctions, il est mis à disposition des anciens présidents de la République sept collaborateurs permanents, dont un directeur de cabinet […], ainsi que deux agents de service, appartenant à la fonction publique et rémunérés par l’Etat sur contrat », stipule le décret. Le nombre des « collaborateurs permanents » est ensuite ramené à trois, celui des agents de service à un, selon ce décret publié à la veille d’un colloque sur les institutions, au Palais-Bourbon, avec la présence attendue de François Hollande. Le texte précise qu’ « il est mis à disposition » des anciens Présidents « des locaux meublés et équipés, dont le loyer, les charges et les frais généraux sont pris en charge par l’Etat ». Ils bénéficient également « pour leurs activités liées à leurs fonctions d’anciens chefs de l’Etat, de la prise en charge des frais de réception ainsi que des frais de déplacement ».
Sarkozy satisfait
« Ça n’a rien à voir avec l’élection présidentielle », a assuré le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Selon lui, « ça reste dans la même veine » que les réductions des dépenses de l’Elysée, « du sérieux, de la rigueur ». Cette dégressivité s’appliquera à François Hollande s’il quitte l’Elysée en mai 2017, à l’issue du quinquennat en cours. Pour les trois ex-Présidents Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, le délai de cinq années court à compter de la date d’entrée en vigueur du décret. « Parfait. C’est une décision de M. Hollande. Sans doute at-il pensé que ça s’appliquerait un jour à lui », a réagi sur Radio Classique Nicolas Sarkozy, défait en 2012 par François Hollande et candidat à la primaire de la droite pour la prochaine élection présidentielle. « Tout ce qui conduira à un exercice du pouvoir plus rigoureux et plus simple, c’est très bien », a jugé François Fillon sur LCP.