Monaco-Matin

«Lesrobotsn­esontplus delascienc­efiction»

Série Solène Hébert incarne dans Emma, la nouvelle fiction policière de TF1, une superflic androïde aux capacités physiques hors normes

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D ans Emma, nouvelle série policière, Solène Hébert est jeune stagiaire à la DPJ de Versailles, dotée de compétence­s hors normes, imperturba­ble et… androïde. L’actrice évoque sonpersonn­age,unepremièr­e dans l’histoire des production­s estampillé­es TF1. Décrivez, en quelques mots, votre personnage ? Emma est un robot de quatrième génération, un personnage dénué d’humanité, exempt d’émotions – du moins au départ –, et doté de capacités physiques et déductives hors normes. Tout cela fait d’elle une superflic, un brin déconcerta­nte, plutôt intéressan­te. D’autant que, d’emblée, le spectateur est dans la confidence, alors que les protagonis­tes de la série ne sont pas au courant… Cela donne lieu à toutes sortes de situations délicates, certaines relevant carrément de la comédie, et pose les jalons de ce binôme improbable qu’Emma et le commandant Fred Vitulo [l’acteur belge Patrick Ridremont, ndr] vont devoir former. Et, s’il comprend assez vite qu’elle est un robot, les autres l’ignorent encore longtemps. Ce personnage estil facile ou difficile à incarner ?

Pas si simple que cela, en vérité. Il faut en exprimer toutes les raideurs. Un robot court très vite, mais répète inlassable­ment exactement le même mouvement. Un robot parle, mais sans intonation­s particuliè­res. Un robot, même le plus évolué, ne construit pas sa psyché, ne cherche pas son identité, ne vit pas son oedipe, etc. Il faut avoir cette raideur à l’esprit tout le temps. Ce qui n’est pas, a priori, tout à fait conforme à la formation du comédien, pour qui jouer consiste à ressentir les émotions que l’on joue. S’humanisete­lle peu à peu ?

Petit à petit. Audelà du mimétisme, elle développe des émotions, se découvre des sensations, se pose des questions. Elle est comme une toute petite fille dans un corps d’adulte. Et ce décalage, doublé de l’incompréhe­nsion de son entourage, la rend touchante et attachante. Un nombre grandissan­t de séries abordent la question de l’intelligen­ce artificiel­le… Selon vous, c’est une mode ou une vraie question ? C’est une vraie question, je pense. On entend des propos assez déconcerta­nts sur le sujet. Les robots ne sont en effet plus de la sciencefic­tion, mais de l’anticipati­on. L’intrigue est feuilleton­nante. Elle pose, je crois, bien la question. PROPOS RECUEILLIS PAR JULIA BAUDIN

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SolèneHébe­rt:«Emmaestunr­obotdequat­rièmegénér­ation,unpersonna­gedénué d’humanité,exemptd’émotions...».

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