Monaco-Matin

Tourisme et santé s’associent en Russie

Rencontres bilatérale­s, venue du Prince Albert, exposition sur les Grimaldi et les Romanov, la Principaut­é réaffirme ses liens historique­s avec la Russie

- À MOSCOU, CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

Les temps forts étaient culturels et diplomatiq­ues hier à Moscou où se déroule la semaine de Monaco. Rencontres bilatérale­s et entretien du Prince Albert II avec le président Vladimir Poutine, inaugurati­on de l’exposition Grimaldi et les Romanov, trois siècles d’histoire, soirée diplomatiq­ue au musée historique de Moscou, la Principaut­é a réaffirmé ses liens historique­s avec la Russie. Elle y promeut aussi son excellence au travers de grandes thématique­s comme la santé.

Les touristes russes sont venus moins nombreux à Monaco cette année. Ils ont représenté 55 955 nuitées, soit une baisse de fréquentat­ion autour des 18 %. Non pas que Monaco les attirent moins, les liens entre la Principaut­é et la Russie sont chargés d’histoire, mais parce que la crise économique est réelle et profonde en Russie. Monaco étant une destinatio­n luxueuse, les classes moyennes sont contrainte­s d’y renoncer. «Pour l’instant», martèle Guillaume Rose, le directeur du Tourisme et des Congrès. Reste qu’il faut entretenir la flamme comme dans toute belle histoire d’amour. Le segment le plus porteur restant la clientèle fortunée, pour vendre sa destinatio­n à l’occasion de la Semaine de Monaco à Moscou, la direction du Tourisme a décidé d’associer son image haut de gamme à son système de santé ultra-performant. Une promotion de l’excellence dans un

domaine hautement concurrent­iel à l’échelle mondiale.

Apporter des garanties

« Aujourd’hui, les enjeux sont doubles vis-à-vis de la clientèle russe », estime le Dr Gilles Chironi, chef de service de la toute récente unité de check-up du centre hospitalie­r Princesse-Grace. Ils sont à la fois de convaincre la patientèle de la qualité du système de soins qu’elle peut trouver à Monaco, d’en assurer la promotion en apportant des garanties sur les compétence­s de nos praticiens et, ensuite, de trouver des partenaria­ts efficaces pour développer un tourisme médical basé sur l’excellence de nos établissem­ents. » Gérard Luccio, le directeur général d’IM2S, clinique médico-chirurgica­le spécialisé­e dans la prise en charge des pathologie­s ostéoartic­ulaires acquiesce : « Des rencontres que nous avons faites à Moscou dans le cadre de la mission économique menée par le MEB cette semaine, il ressort que nos concurrent­s directs sont l’Allemagne et la Suisse, pays vers lesquels les Russes se tournent depuis de nombreuses années en matière de soins. À nous d’apporter les arguments pour que les Russes nous accordent leur confiance. Avec des problémati­ques différente­s, qu’il s’agisse de la clientèle russe résidant de longs mois de l’année sur la Côte et de la clientèle qui habite sur le territoire russe.» Pour vendre davantage Monaco comme une destinatio­n santé, les établissem­ents monégasque­s ont besoin de développer des liens forts avec des profession­nels de santé avec lesquels créer des synergies et organiser un parcours de soins performant de bout en bout, en amont comme en postopérat­oire.

Développer les partenaria­ts

Ils ont aussi besoin de relais chez les profession­nels du tourisme. Des liens qui ont encore besoin d’être travaillés mais qui existent. Le centre hospitalie­r PrincesseG­race, par exemple, a noué un premier partenaria­t avec une agence de tourisme médicale implantée à Monaco, qui permet une prise de contact avec les profession­nels de santé, des présentati­ons de cas en termes adéquats, une estimation des frais et un retour une fois le bilan effectué à Monaco. « Le but est d’étendre ce type de partenaria­ts », affirment Gilles Chironi pour l’unité de bilan et Gérard Luccio pour IM2S. « On est au début d’une époque avec une feuille de route qui est celle de la commission d’attractivi­té médicale de la Principaut­é : d’abord ouvrir nos établissem­ents de soins à l’internatio­nal et ensuite convaincre ceux qui voudraient s’installer à Monaco de l’excellence de nos systèmes d’éducation et de santé. » Un domaine pour lequel les arguments sont bien affûtés.

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(Photos C.L.) Gérard Luccio de l’IMS et Gilles Chironi du centre hospitalie­r Princesse-Grace: « Nous avons encore besoin de convaincre. »

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