Il amène une amie au Métropole malgré une mesure de refoulement
Ce n’est pas facile d’assumer un délit devant la Justice. Surtout quand l’infraction porte sur une mesure de refoulement notifiée le 19 mars 2009. Dès lors, un ressortissant russe, résidant à Beausoleil, a comparu devant le tribunal correctionnel pour avoir amené, le 16 février dernier, une femme à l’hôtel Métropole. Il a été condamné à cinq jours de prison ferme. Vers 2 heures, le quadragénaire et son amie tapent à la porte de la conciergerie du palace pour passer la nuit. Ils sont donc obligés de décliner leur identité… Apparaît alors la mention « interdit de territoire » pour le soupirant. Alertés, les policiers arrivent pour l’interpeller. Comme il présente tous les signes de l’ivresse, avec un taux de 0,89 mg/l, il est conduit à la Sûreté publique. L’histoire semble a priori banale, mais cache une situation difficile à dénouer. La veille, après une dispute avec son épouse, le mari se hasarde au Buddha-Bar pour s’aérer l’esprit. Il rencontre une amie… Au bout de plusieurs consommations, ils prennent la décision d’aller ensemble à l’hôtel.
« Un homme bouleversé»
« Vous étiez pourtant lucide avant de venir à Monaco, suppose le président Jérôme Fougeras Lavergnolle. Vous ne vous souveniez pas de cette mesure ? Et il y a d’autres établissements à Beausoleil…» Le prévenu: «Dans ma rue, il n’y en a pas. J’étais perturbé et j’ai aussi des tracas judiciaires. Je n’ai pas réagi… ». Le magistrat réplique : «Le problème est avec l’alcool. Vous avez été condamné deux fois en France et pour une affaire de stupéfiants à Monaco…» Toutefois, l’explication du prévenu ne convient pas au premier substitut Olivier Zamphiroff. « Monsieur voulait se rendre dans un lieu connu pour se satisfaire. Pourtant, il a été sanctionné par des juridictions différentes… Je propose une peine de huit jours ferme!» La défense évoquera rapidement l’origine des condamnations. « Si mon client, rappelle l’avocat, est un entrepreneur, il a le statut d’étudiant, car il est inscrit à la faculté de Droit. Actuellement, il est mis en examen par un juge d’instruction de Draguignan dans une affaire immobilière. Voyez, il n’a jamais fui ses responsabilités. C’est un homme bouleversé, mais présent à la barre. Soyez clément…» Le tribunal s’en tiendra à cinq jours de prison ferme afin que le fautif soit conscient de son erreur.