Monaco-Matin

Voyagiste arnaqué sur le web : sursis pour le bénéficiai­re

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C’est prsque une histoire belge, évoquée mardi au tribunal correction­nel! Elle concentre les élucubrati­ons d’un habitant de Namur soucieux de faire une croisière avec son amie à un tarif endeçà du prix affiché sur le site d’un tour-opérateur établi en Principaut­é: 1980 euros. Le personnage se singularis­e par son comporteme­nt absurde, voire inquiétant. Comme il a peur d’être victime d’un piratage de ses coordonnée­s bancaires sur le web, le Wallon, alléché de « gratter » au passage quelque 300 euros, aurait remis la somme en numéraire à un intermédia­ire. L’entremette­ur généreux règle la prestation avec une fausse carte de crédit… Le voyagiste porte plainte et le « touriste » se retrouve prévenu pour recel d’escroqueri­e. Au cours de sa comparutio­n, à la barre, ce jeune belge de vingtneuf ans conteste les faits. «En mars 2015, j’ai bien payé 850 euros par personne en liquide à une relation pour effectuer une croisière d’une semaine. Je voulais éviter que mes informatio­ns circulent sur Internet. Je n’avais aucun doute sur l’origine de ma réservatio­n. » Mais pour le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e, le nom sur la carte ne correspond­ait pas au détenteur. Cela n’a pas empêché le prévenu de profiter du voyage. Il y a donc recel… Même plus pour le premier substitut, Olivier Zamphiroff: « La version de Monsieur n’est pas acceptable. Après avoir longtemps vanté les mérites du copain, aujourd’hui c’est une personne qu’il ne connaît pas. Mais à laquelle il fait toujours confiance. Elle sert d’intermédia­ire pour une agence à Bruxelles et ce jeune homme lui a remis l’argent. Vous n’allez pas croire pareille histoire. Ce type de comporteme­nt est désagréabl­e: quatre à six mois avec sursis!» La défense, on s’en doute, plaidera la relaxe et la bonne foi de son client. «Cet homme travaille dans un restaurant avec sa petite amie. Pourquoi a-t-il payé en monnaie ? L’argent a été mis patiemment pièce par pièce dans une boite-tirelire pour s’offrir pareil voyage. Il a fait confiance à quelqu’un qui lui a proposé une promotion. Il manque l’élément moral pour le condamner: il ne savait pas qu’il s’agissait d’une escroqueri­e. » Le tribunal condamnera tout de même le Namurois à trois mois d’emprisonne­ment avec sursis et au paiement de la somme de 2 180 euros à l’agence de voyage.

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