Une victoire sinon rien
Auteur d’un début de campagne frustrant au Belarus (0-0), la France n’a pas d’autres choix que de se relancer dans la course au Mondial-2018 en s’imposant face aux Bulgares
Vingt-trois ans après le fiasco historique du 17 novembre 1993 et le dénouement cauchemardesque qui avait privé les Bleus de la Coupe du monde 1994 (défaite 2-1 au Parc des Princes), les Bulgares vont refouler le sol français. Mais cet épisode funeste, qui a marqué toute une génération, n’a qu’un vague écho auprès des joueurs actuels, dont certains n’étaient même pas nés à l’époque. Pour Didier Deschamps et sa bande, l’Histoire importe peu, il s’agit surtout de rattraper des points perdus il y a un mois, pour ne pas obstruer la route menant à la Russie.
La Bulgarie au classement Fifa
Il est peu probable que le fantôme d’Emil Kostadinov, le bourreau des Bleus en 1993, plane au-dessus du SDF: la Bulgarie, 74e au classement Fifa, n’est plus que l’ombre de l’équipe qui avait atteint les demi-finales du Mondial-94. Les Tricolores ont eux fait du chemin depuis, marchant sur le toit du monde (1998) et du continent (2000), et leur statut actuel de vice-champion d’Europe, est censé leur conférer assez de certitudes pour passer sans encombre cet obstacle, juste avant de se frotter aux Pays-Bas, lundi à Amsterdam. Inutile de dire, donc, que tout autre résultat qu’une victoire ferait tache, gâchant le retour devant le public français après la cruelle défaite en prolongation en finale de l’Euro contre le Portugal (1-0). Et plaçant du même coup les Bleus dans une situation très inconfortable pour la suite. Les Bulgares, pénibles vainqueurs du Luxembourg en septembre (4-3), n’ont plus les Stoichkov, Balakov, Letchkov ou Ivanov en magasin, et l’équipe de France n’aurait donc aucune excuse en cas de nouvelle défaillance. Même la cascade de blessés qui a touché les Bleus ne pourrait faire office d’explication. Certes, Deschamps doit se passer des services de son avant-centre N.1 Olivier Giroud, touché au gros orteil, et Antoine Griezmann, sa carte maîtresse, se retrouve ainsi privé de son compère préféré en attaque.
Duo Griezmann - Gameiro ?
Mais ‘‘Grizou’’ ne perdra sans doute rien au change avec Kevin Gameiro, son nouvel associé à l’Atlético Madrid. Un duo qui flambe déjà en Liga. Cinq ans après sa 2e et dernière titularisation, le 11 novembre 2011 contre les Etats-Unis (1-0) en amical, Gameiro a de fortes chances de débuter, au sein d’une formation qui devrait aussi retrouver deux autres vieilles connaissances : le capitaine et gardien Hugo Lloris, blessé en septembre, ainsi que le défenseur Bacary Sagna. Deschamps va surtout prier pour que rien n’arrive à l’un de ses deux défenseurs cen- traux attitrés. Derrière Raphaël Varane et Laurent Koscielny, le sélectionneur, confronté à une véritable hécatombe, a été obligé de faire appel à deux novices, Aymeric Laporte (22 ans) et Presnel Kimpembe (21 ans). Ce serait ennuyeux de devoir lancer un bizuth lundi aux Pays-Bas, a priori le principal concurrent pour la première place du groupe.
A h sur TF
✔ France : Lloris - Sagna, Varane, Koscielny, Kurzawa - Pogba, Matuidi - Sissoko (ou Fekir), Griezmann, Payet - Gameiro
✔ Bulgarie : Stoyanov - Minev, S. Popov, Chorbadjiski, Nedialkov Milanov, I. Popov, Diakov, Marcelinho, M. Alexandrov - Rangelov