Voitures autonomes : déjà prêtes ?
Encore de la science fiction il y a peu, la perspective de voitures qui évoluent sans conducteur devient peu à peu réalité, comme le confirment les nombreux modèles présentés dans les allées du Mondial
Alors que le Mondial de l’auto bat son plein, Bosch inaugure à Sophia Antipolis les nouveaux locaux d’un centre de recherche et développement entièrement dédié à la conduite autonome. Sur ce site, cinquante collaborateurs et ingénieurs conseils travaillent à développer de capteurs (caméras, radars, etc.) et des systèmes électroniques permettant d’analyser l’environnement et de prévoir les multiples situations auxquelles le véhicule peut se retrouver confronté dans la circulation.
Modéliser les situations de conduite
Car c’est bien là l’une des principales difficultés sur la voie de la conduite autonome : garantir à l’utilisateur que le véhicule soit en mesure d’assurer sa sécurité quel que soit le contexte. Car si l’immense majorité des accidents de la route seraient dus à des erreurs humaines, l’intelligence artificielle ne serait, pour l’instant, en mesure de réagir de façon appropriée que dans environ 90 % des situations, comme nous l’a confirmé Frédéric Dosière, directeur du site Bosch Visiontec de Sophia Antipolis. Constructeurs et équipementiers travaillent ainsi d’arrache-pied pour se rapprocher des 100 %, une condition requise pour que les autorités publiques puissent autoriser les premiers véhicules autonomes à circuler sur nos routes. Il reste, de ce point de vue, énormément de problèmes juridiques à régler, notamment sur la détermination des responsabilités en cas d’accident.
Les étapes vers l’autonomie
En attendant, certaines des technologies développées dans la perspective de véhicules 100 % autonomes contribuent déjà à assister le conducteur dans sa conduite, sur des modèles actuellement dans le commerce, comme nous le précise Heiko Carrie, président de Bosch France : « À ce jour, par exemple, nous fournissons déjà un système capable d’analyser une situation de danger (véhicule, piéton, etc.) et d’engager un freinage autonome d’urgence pour éviter une collision. D’ici cinq ans, nous serons en mesure de faire évoluer des voitures sur autoroute sans intervention du conducteur. Pour envisager qu’une voiture soit capable de rouler de façon autonome sur la place de l’Étoile, à Paris, il faudra encore patienter quelques années ! »